Livret A à 3% : "Il ne faut pas que cette hausse empêche nos investissements", s'inquiète l'Union sociale pour l'habitat
La hausse du Livret A de 2 à 3% en février, annoncée par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ne doit pas "empêcher nos investissements", s'inquiète vendredi 13 janvier Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat, sur franceinfo.
Le taux du Livret A avait déjà augmenté à deux reprises en 2022, d'abord en février, passant de 0,5 à 1%, puis de 1 à 2% en août dernier. Cette nouvelle hausse risque de contribuer à alourdir la charge de la dette du secteur des logements sociaux. Rien que "le passage de 2 à 3% représente 3,75 milliards d'euros supplémentaires de paiement d'emprunt", précise l'ancienne ministre du Logement (de 2016 à 2017, sous la présidence de François Hollande).
Si Emmanuelle Cosse reconnaît s'être "battue pendant plusieurs mois pour que cette hausse soit limitée", elle la juge tout de même "équilibrée". "Le gouvernement et le gouverneur de la Banque de France cherchent en même temps à préserver l'épargne des Français et nos investissements", note Emmanuelle Cosse. Ces fonds du Livret A sont notamment destinés au financement des prêts aux bailleurs sociaux, qui servent notamment "aux logements neufs qu'on produit et aux travaux", explique la présidente de l'USH. Or, après les hausses successives du taux du Livret A, "nous avons 150 milliards d'euros d'encours de dette", déplore-t-elle.
"Produire plus de logements sociaux"
Cette hausse du taux du Livret A intervient en outre dans un contexte déjà difficile pour les bailleurs sociaux, qui doivent faire face à une flambée des coûts des travaux. Mais Emmanuelle Cosse assure que le secteur "va continuer à investir", quitte à "étaler nos endettements". La présidente de l'Union sociale pour l'habitat garde "l'objectif de produire plus de logements sociaux et de réhabiliter plus vite". Elle évoque ainsi entre "110 000 et 120 000 logements sociaux" à produire, mais prévient que "cela ne sera pas facile" : "On est tous en train de revoir nos comptes", lance-t-elle.
Pour atteindre ses objectifs, la présidente de l'Union sociale pour l'habitat appelle "le gouvernement et les collectivités territoriales à renforcer leur soutien financier aux bailleurs sociaux" et "déployer d'autres moyens pour soutenir notre activité". Emmanuelle Cosse "espère par ailleurs qu'en 2024 le taux du Livret A soit un peu plus bas" afin de permettre aux organismes de retrouver un niveau d'investissement plus satisfaisant.
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