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Egypte : des affrontements sporadiques au Caire

Depuis le drame de Port-Saïd, où au moins 74 personnes sont mortes après un match de football, des affrontements opposent police et manifestants dans les grandes villes du pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des manifestants égyptiens fuient les gaz lacrymogènes lancés par la police le 4 février 2012 au Caire (Egypte). (MAHMUD HAMS / AFP)

Le drame de Port-Saïd et son onde de choc continuent de secouer l'Egypte : des affrontements ont lieu depuis entre policiers et manifestants. Au Caire, la capitale, des affrontements ont opposé police et manifestants samedi 3 février pour le troisième jour consécutif. Les heurts étaient toutefois de moindre intensité que la veille, où ils avaient fait trois morts.

Les manifestants protestent contre la mort d'au moins 74 personnes après un match de foot dans le stade de Port-Saïd mercredi soir. FTVi fait le point sur ces trois journées de contestation émaillées de violences.

• Samedi :

Au Caire, des groupes de dizaines de manifestants ont lancé des pierres sur les forces anti-émeutes, qui ont répondu avec des tirs de chevrotine et de gaz lacrymogènes. Les affrontements, sporadiques et proches du ministère de l'Intérieur, ont toutefois fortement baissé d'intensité, et se sont interrompus en début d'après-midi, après que des manifestants se soient interposés entre protestataires et forces anti-émeutes.

Le ministère se situe dans le secteur de la célèbre place Tahrir, haut-lieu de la révolte contre le président Hosni Moubarak de janvier/février 2011, resté depuis lors le site privilégié des nombreuses manifestations qui ont jalonné le difficile processus de transition. 

• Vendredi :

La police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes et les protestataires ont riposté par des jets de pierres au Caire. Les policiers ont matraqué des manifestants qui s'étaient avancés à quelques mètres du ministère de l'Intérieur.

Des centaines de personnes se sont rassemblés sur l'emblématique place Tahrir,j au Caire, ainsi qu'à Alexandrie et Port-Saïd. Ils ont scandé des slogans hostiles au régime militaire qui gère le pays depuis la chute du régime de Hosni Moubarak il y a près d'un an. Dans la soirée, un bâtiment de l'Autorité des taxes et un poste de police ont été attaqués. 

• Jeudi :

Trois personnes ont été tuées et des centaines blessées lors d'affrontements jeudi. Deux des manifestants tués sont morts dans la ville de Suez. Des témoins ont rapporté que la police avait d'abord essayé de disperser les centaines de manifestants qui tentaient d'investir les locaux de la direction de la sécurité avec des gaz lacrymogènes, avant d'utiliser des balles réelles.

Face à face tendu entre policiers et manifestants à Suez (APTN / Reuters)

Mais une source de la sécurité a affirmé que les forces de l'ordre n'avaient pas tiré sur les protestataires. Et d'ajouter que certaines des personnes qui avaient "attaqué" le bâtiment de la sécurité étaient elles-mêmes armées. 

Au Caire, des milliers de supporters du très populaire club cairote Al-Ahly, mais aussi des citoyens sans lien avec le football ont défilé dans la journée de jeudi. Ils accusaient les militaires au pouvoir et le ministère de l'Intérieur d'être responsables de l'inertie des forces de l'ordre lors des violences de Port-Saïd. Les policiers anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui lançaient des pierres et tentaient de s'approcher du ministère. Plus de 600 personnes ont été blessées, la plupart par asphyxie, selon la télévision d'Etat. 

 

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