Européennes : qui sont les prétendants au poste de président de la Commission à Bruxelles ?
Trois candidats sont entrés en lice dimanche pour succéder à Jean-Claude Juncker à la tête de l'institution.
Maintenant que les élections sont passées, il reste à désigner les futurs dirigeants de l'exécutif européen. Trois prétendants sont entrés en lice, dimanche 26 mai, pour succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne. L'Allemand Manfred Weber, le Néerlandais Frans Timmermans et la Danoise Margrethe Vestager sont les chefs de file des trois grands groupes du nouveau Parlement issu des élections européennes et, à ce titre, ils peuvent briguer la présidence du nouvel exécutif bruxellois. Mais l'irruption d'un non-candidat pourrait aussi se produire.
L'élu devra être choisi par la majorité des chefs d'Etat et de gouvernement membres du Conseil européen lors d'un sommet organisé les 20 et 21 juin, et obtenir ensuite les voix de la majorité des députés européens lors d'un vote prévu au cours de la deuxième session du Parlement, mi-juillet. Franceinfo vous présente ces trois candidats qui briguent la tête de l'exécutif européen, ainsi que le "non-candidat" qui pourrait être choisi par le Conseil.
L'Allemand Manfred Weber, le favori de la droite
Manfred Weber, 46 ans, se considère comme le favori, car le Parti populaire européen (PPE, droite) est resté la première force au Parlement à l'issue des européennes malgré la perte d'une trentaine de sièges. "Nous avons gagné les élections et ce sera le 'Spitzenkandidat' (chef de file) du PPE, Manfred Weber, [qui sera] président de la Commission", a soutenu Joseph Daul, le président du PPE, lors de la soirée électorale.
Originaire de Bavière, ingénieur de formation et membre de la CSU d'Angela Merkel, Manfred Weber est à la tête du groupe parlementaire du PPE depuis 2014. Mais il n'est pas membre du club des anciens dirigeants européens. Pire, il n'a jamais occupé de poste ministériel et il est quasi inconnu en Europe. Pour le moment, il ne semble pas faire l'unanimité parmi les chefs d'Etat et de gouvernement. Ainsi, le président français Emmanuel Macron considère qu'il n'a ni l'expérience ni l'autorité requises pour diriger l'exécutif bruxellois et être l'interlocuteur des dirigeants européens.
Frans Timmermans, l'espoir de la gauche
Candidat de la famille socialiste européenne, le Néerlandais Frans Timmermans, 58 ans, pourrait contrer les ambitions de Manfred Weber, mais il lui faudrait trouver le soutien d'une coalition constituée sans la droite. Il a reconnu que ce ne serait pas une tâche facile, car les socialistes ont subi un revers aux Européennes.
Ancien ministre des affaires étrangères, il est premier vice-président de la Commission européenne depuis 2014. Dans cette fonction, il est responsable des procédures de sanctions engagées contre la Pologne et la Hongrie pour les violation de l'Etat de droit, ce qui lui vaut de sérieuses inimitiés dans certains Etats membres.
Margrethe Vestager, la dame de fer des libéraux
Membre de l'Alliance des démocrates et des libéraux (ALDE), la Danoise Margrethe Vestager, 51 ans, est la troisième prétendante au poste. "Nous pouvons avoir une femme à la tête de la commission", a-t-elle lancé dimanche. Commissaire européenne chargée de la concurrence, elle s'est fait une réputation de dame de fer à ce poste. Surnommée la "tax lady" de l'UE par Donald Trump, Margrethe Vestager est réputée dans le monde entier pour les lourdes sanctions financières infligées aux multinationales américaines accusées à Bruxelles d'abuser de leur position dominante ou d'échapper au fisc.
Originaire d'un petit pays, appréciée par Angela Merkel, elle pourrait coiffer ses deux rivaux par élimination ou grâce à une entente avec Frans Timmermans dans le but d'évincer Manfred Weber.
Michel Barnier, le recours français
Les dirigeants européens ont toutefois toute la latitude de choisir un "non-candidat" pour le poste de président de la Commission européenne. Le Français Michel Barnier, 68 ans, rêve de jouer ce rôle. S'il n'est pas entré dans la course officielle, c'était pour ne pas interférer avec son mandat de négociateur du Brexit.
Membre du PPE, deux fois commissaire européen, ancien chef de la diplomatie et plusieurs fois ministre en France, il a obtenu une place au Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement dont il est l'interlocuteur pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Le principal blocage à sa nomination viendra du Parlement européen, qui doit valider la nomination du Conseil européen. "Le PPE ne soutiendra pas un candidat qui ne s'est pas présenté avant le scrutin", a averti Manfred Weber.
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