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Législatives : six images marquantes de la rentrée des classes des députés

Les nouveaux députés avaient rendez-vous au Palais-Bourbon, ce mardi, pour l'ouverture de la XVe législature. Cette première séance a été l'occasion d'élire le nouveau président de l'Assemblée nationale, François de Rugy.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Vue panoramique de la nouvelle Assemblée nationale présidée par François de Rugy, le 27 juin 2017, à Paris. (PDN / SIPA / DNPHOTOGRAPHY)

Les nouveaux députés avaient rendez-vous avec l'histoire, mardi 27 juin, pour l'ouverture de la XVe législature. Conséquence du fort renouvellement issu des élections législatives, de nombreux nouveaux députés siégeaient pour la première fois dans l'Hémicycle. Franceinfo revient sur six éléments qui ont retenu l'attention au sein de la nouvelle Assemblée nationale.

1Des "insoumis" décontractés

L'absence de cravate des députés de La France insoumise a animé les conversations dans les travées de l'Hémicycle. "Cela fait partie des petits à-côtés humoristiques qui permettent de faire passer le temps pendant le vote", confie le député LREM de l'Eure Fabien Gouttefarde. Le règlement de l'Assemblée ne mentionne pas l'obligation du port de la cravate, mais le bureau de l'Assemblée avait rappelé ce code vestimentaire dans un texte publié en 2008. Résultat, les huissiers de l'Assemblée ont toujours une cravate de secours pour dépanner les députés étourdis.

La tradition est parfois tenace, mais les députés de La France insoumise ont voulu se démarquer. "Nous rejetons ce code vestimentaire qui nous est imposé", explique Jean-Luc Mélenchon aux journalistes. "On est tel qu'on est. Le peuple à l'Assemblée, c'est ça ! On considère que certaines coutumes sont dépassées, limite réactionnaires", complète Danièle Obono, députée de La France insoumise à Paris, qui soutient la démarche de ses collègues masculins. 

"Je n'ai jamais porté de cravate dans ma vie – à part pour un mariage ou deux – et je ne pense pas que la cravate soit une exigence de mes électeurs", ajoute François Ruffin. Le député de la Somme arpente les couloirs de l'Assemblée avec des Kipsta noires, une marque de baskets bien connue des amateurs de football. "Ce sont mes chaussures de tous les jours..." justifie-t-il.

La question, c'est de savoir comment on entre dans cette Assemblée en étant bien avec soi-même, sans avoir le sentiment de trahir qui on est.

François Ruffin

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2Des "marcheurs" appliqués

Les quelque 300 députés de La République en marche sont en majorité des nouveaux venus dans l'Hémicycle. Ils prennent donc leurs marques et font bien attention à rester dans les clous. "Je dois vous laisser, je ne voudrais pas être en retard pour la première", lance une jeune députée à un journaliste pour écourter une interview, vingt minutes avant le début de la séance. Dans leurs réponses aux journalistes, ils prennent soin de toujours rappeler que l'ambiance de travail est bonne au sein du groupe LREM et qu'il n'y a pas de problème.

Certains nouveaux députés avouent accuser un peu de fatigue au regard du rythme imposé par cette rentrée législative. "Je me suis couché hier à 1 heure du matin, levé à 4h30 pour venir à Paris et je risque de nouveau de me coucher vers 1 heure ce soir", témoigne Stella Dupont, députée du Maine-et-Loire. En plus de la longue réunion de groupe le matin et de la séance d'ouverture à l'Assemblée l'après-midi, le groupe LREM impose à ses députés une nouvelle réunion dans la soirée pour choisir les présidents de chaque commission.

3Marine Le Pen perdue dans les couloirs

Il n'y a pas que des députés LREM qui découvraient l'Assemblée nationale, Marine Le Pen aussi faisait son entrée dans l'hémicycle. Accompagnée par les caméras de BFM TV et de LCP, la présidente du Front national s'est un peu perdue et a eu bien du mal à retrouver son chemin.

4Des meutes de journalistes affamés

Les couloirs du Palais-Bourbon ont rapidement été envahis par des meutes de journalistes venus assister aux premiers pas de cette nouvelle Assemblée. Les rédactions n'ont pas hésité à dépêcher plusieurs équipes sur place pour ramener un maximum d'images. Résultat, une tribune de presse où tout le monde n'a pas pu rentrer et une salle des quatre colonnes pleine à craquer.

Les députés qui s'aventurent dans l'arène étaient par conséquent contraints de faire face à un grand nombre de micros et de caméras. Mais si l'apparition d'un Nicolas Dupont-Aignan ou d'un Franck Riester peut provoquer des mouvements brusques de caméras, il reste de nombreux députés encore méconnus, simplement repérables à leur badge de députés.

5Des députés isolés à la recherche d'un groupe

Les députés avaient jusqu'à 18 heures pour constituer un groupe et les tractations se sont poursuivis jusqu'au dernier moment dans les couloirs de l'Hémicycle. Il ne devrait y avoir finalement que sept groupes : La France insoumise, les communistes, les socialistes, le groupe LREM, le MoDem, les "constructifs" (des Républicains et des UDI "Macron-compatibles") et Les Républicains. Le suspense a plané un moment sur la constitution d'un huitième groupe, mais le député divers gauche de Charente-Maritime Olivier Falorni a renoncé, faute de pouvoir s'entendre "politiquement" avec les trois députés nationalistes corses.

Je ne siégerai pas dans un groupe à n'importe quel prix.

Olivier Falorni

franceinfo

Les députés du Front national poursuivent également leurs discussions avec certains députés de droite et certains indépendants. "On va prendre le temps de se connaître, de voir les sujets de convergence et de divergence", explique le député FN Sébastien Chenu, "mais on refuse de faire du porte-à-porte avec tous les députés". Les frontistes espèrent pouvoir à moyen terme former un groupe en cours de législature, à l'image de ce qu'ils ont fait au Parlement européen. Ils ont accueilli avec plaisir les propos de l'ancien ministre et député LR Thierry Mariani, qui a déclaré à Minute qu'il était "trop tôt" pour une entente avec le Front national mais que des "discussions" seront nécessaires "si la droite veut revenir aux affaires".

6Une standing ovation boudée par les "insoumis" et le FN

La séance d'ouverture de cette XVe législature s'est conclue par l'annonce de l'élection de François de Rugy au "perchoir", la présidence de l'Assemblée nationale. La nouvelle a été accueillie par les applaudissements des députés qui, dans leur grande majorité, se sont même levés. Seuls les députés de La France insoumise et du Front national sont restés stoïques, assis sur leur siège. "Je n'ai pas les codes et les usages de l'Assemblée, mais François de Rugy n'est pas un ami politique et il n'y avait pas grand-chose dans son discours pour me faire palpiter", a expliqué, à la sortie de l'Hémicycle, François Ruffin.

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