Les quatre points que Les Républicains vont devoir trancher après leur défaite aux législatives
Avec 113 députés, Les Républicains ont raté leur pari d'imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Le plus dur commence pour eux.
La défaite est consommée. Au lendemain des élections législatives, lundi 19 juin, Les Républicains n'ont plus que 113 députés à l'Assemblée nationale, contre 194 sous la précédente mandature. Alternance, cohabitation... La droite attendait beaucoup de cette année électorale après cinq années passées dans l'opposition. Comment se relever après un tel échec ? En répondant, d'abord, à quatre questions brûlantes listées par franceinfo.
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Faut-il voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe ?
C'est le premier chantier. Celui qui conditionne tous les autres. Les députés des Républicains doivent-ils voter, début juillet, la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe, ce Premier ministre issu de leurs rangs ? Thierry Solère et Frank Riester, ménagés par La République en marche qui ne leur a pas opposé de candidats, y sont favorables. D'autres, comme François Baroin, le chef de file des Républicains pour les législatives, sont contre.
De cette réponse découle naturellement l'attitude du parti face au nouveau pouvoir : premiers représentants de l'opposition, ou députés "constructifs" prêts à accepter la main tendue du président de la République ? "De part et d'autre, on va tout faire pour ménager la chèvre et le chou. Une façon de le faire serait de donner la consigne de l'abstention : pour les uns, ce serait une abstention d'opposition, pour les autres une qui signifie 'on attend de voir'", pronostique Philippe Braud, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
Faut-il se séparer ?
La question se pose également de savoir si les députés Les Républicains favorables au vote de confiance constitueront ou non leur propre groupe à l'Assemblée, mardi 20 juin. Outre le fait qu'ils ne seront peut-être pas suffisamment nombreux (il faut un minimum de quinze députés pour faire un groupe), ils risqueraient de "s'exclure de fait" du parti, comme l'a fait remarquer un responsable LR à l'AFP.
"Je ne pense pas que ce soit dans l'intérêt du parti, déjà très sonné, de perdre le tiers de ces adhérents, d'un bord ou de l'autre", observe Philippe Braud. D'autant que, pour le chercheur, l'intérêt pour les "constructifs" de faire sécession est bien moindre depuis qu'Emmanuel Macron a une large majorité à l'Assemblée nationale. "Les forces d'appoint, il n'en a pas besoin", constate-t-il.
Qui pour diriger le parti ?
Il faudra enfin régler la question du leadership du parti, actuellement assuré par François Baroin. Un nouveau président sera élu à l'automne lors du congrès. Si le maire de Troyes (Aube) a d'ores et déjà annoncé qu'il ne serait pas candidat, plusieurs figures du parti fourbissent leurs armes : Laurent Wauquiez, partisan d'une ligne conservatrice et identitaire ; Xavier Bertrand, dont le positionnement est plus central… Selon l'AFP, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui se revendique d'une "droite authentique, ni dans la revanche ni dans le ralliement", pourrait également être candidate.
Comment retrouver une place dans le paysage politique ?
Affaiblie par les débauchages et la percée de La République en marche dans certains de ses fiefs, la droite a pour le moment du mal à se situer par rapport au nouveau pouvoir. Mais, pour Philippe Braud, ce n'est qu'un "très mauvais moment à passer". "La formule ni droite ni gauche, avec une majorité large, ne peut pas durer dans le temps. Il y aura un moment, peut-être en fin de quinquennat, où il y aura des conflits au sein de la majorité actuelle, estime le chercheur. Je pense qu'on reverra, et c'est la chance de LR, se reconstituer une polarisation droite-gauche". Selon lui, "ce mouvement a de l'avenir".
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