"C'est un combat important" : à Lyon, la question des mobilités au cœur de la campagne pour les élections municipales et métropolitaine
Plusieurs projets sont sur la table, comme le bouclage du périphérique lyonnais, la gratuité des transports en commun ou une autoroute pour vélos.
À quatre mois des élections locales, c'est une particularité lyonnaise : en mars 2020, on votera pour le maire et pour le président de la métropole, deux élections en une. Ce dernier poste aiguise tous les appétits, car le Grand Lyon est la deuxième agglomération de France, avec un budget d'environ 3 milliards d’euros. La campagne débute tout juste, mais un thème du quotidien semble d'ores et déjà s'imposer : les déplacements.
Les Lyonnais le disent sans détour : la circulation a bien évolué dans leur ville. Les quais du Rhône sont désormais piétons et festifs, les vélos circulent par tous les temps... Vélo'v a d'ailleurs été le premier système de vélos en libre-service en France. Les deux-roues sont donc devenus incontournables. Sylvie habite à 20 kilomètres du centre de Lyon, à Miribel, et elle ne peut plus faire sans. "Je prends le train, et après je prends le vélo pour aller sur mon lieu de travail, tous les matins", indique-t-elle. "Avant, il y avait des périodes où je prenais la voiture, mais c'était le stress. Alors que là, avec le train et le vélo, on arrive dans de bonnes conditions psychologiques pour bosser."
La voiture encore très présente
Les déplacements à vélo progressent de 15% d'une année sur l'autre. Mais la Ville à Vélo, une association militante, veut aller encore plus loin. "C'est un combat important parce qu'effectivement, l'étalement urbain fait encore partie des modèles de progression des grandes métropoles, malheureusement", déplore Nicolas Bonvalet, co-président de l'association. "Avec le vélo, on peut donner au transport collectif plus de pertinence, puisqu'il permet d'aller chercher des habitants plus loin. Le vélo permet aussi de libérer de la capacité dans les transports en commun, qui sont eux-mêmes saturés."
Il faut opposer à l'étalement urbain une solution qui va au-delà du transport collectif
Nicolas Bonvaletà franceinfo
Les modes doux se font une place, mais la voiture demeure reine. D'ailleurs, la circulation automobile progresse : elle a augmenté de 7% l’an dernier. C’est bien pour cela que l’avenir des grands axes comme le périphérique lyonnais sera aussi au centre de la campagne. Aujourd’hui, il n’est fini qu’aux deux tiers. Le projet dit de l’Anneau des sciences doit permettre de le finaliser à l’Ouest. Fabien Bagnon, candidat Europe Ecologie Les Verts dans cette campagne, a fondé le collectif "Anneau des Sciences, non merci !". "Trois à quatre milliards d'euros vont être mobilisés sur 2020-2030 pour construire une infrastructure routière. Donc on est sur quelque chose d'anachronique !"
La question du bouclage du périphérique, celle du coût des transports en commun, avec pourquoi pas la gratuité, celle d’une autoroute pour vélos également en projet…Tous ces sujets continueront d'être débattus dans la métropole, et ce jusqu'aux élections de mars 2020...
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