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"Il y avait une vraie convergence" : l'alliance bordelaise entre Les Républicains et La République en marche, de la "tambouille politicienne" ?

À Bordeaux, ville dirigée par la droite depuis plus de 70 ans, le scrutin est ouvert. Au premier tour, l’écologiste Pierre Hurmic talonnait le maire LR sortant Nicolas Florian. Ce dernier a fait alliance avec le marcheur Thomas Cazenave. Tous deux misent sur cette union pour que la ville reste dans le camp de la droite et du centre.

Article rédigé par franceinfo - Sarah Tuchscherer, édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mairie de Bordeaux (Gironde), le 15 juin 2020. (SARAH TUCHSCHERER / RADIO FRANCE)

Ils sont devenus inséparables ! Nicolas Florian du parti Les Républicains et Thomas Cazenave de La République en marche, côte à côte sur les affiches de campagne, en conférence de presse, ou sur le terrain, à la rencontre des commerçants bordelais, en campagne de l'entre-deux-tours des élections municipales.

Certes, le maire sortant, juppéiste, ami d’Edouard Philippe, s’est toujours montré Macron-compatible. Mais jusqu’aux ultimes heures avant le dépôt des listes de second tour, il n’était pas question d’union. Pourquoi ce revirement ? "Nous avons beaucoup échangé avec Thomas Cazenave pendant cette période, on s’est aperçus qu’il y avait une vraie convergence de vue sur la situation et les solutions à apporter, confie Nicolas Florian. On a vite imaginé que notre responsabilité était de se rassembler."

Nicolas Florian, dans son bureau de maire à Bordeaux (Gironde), 16 juin 2020. (SARAH TUCHSCHERER / RADIO FRANCE)

La liste rebaptisée L’Union pour Bordeaux mène désormais campagne en mettant en avant le concept de "ville du quart d’heure", une ville où chacun trouve tout ce dont il a besoin près de chez lui. "On le disait de façon différente, mais on disait un peu la même chose sur la proximité, la notion de ville du quart d’heure, de centres dans la ville et pas seulement d’un centre-ville", ajoute le maire sortant. L’accord de coalition prévoit aussi que la République en Marche aura, dans le futur conseil municipal, un groupe autonome d’une quinzaine d’élus.

Un projet "conservateur et pantouflard"

Pour le candidat écologiste, Pierre Hurmic, à la tête d’une liste qui rassemble aussi le PS et le PC, tout ça, c’est de la "tambouille politicienne". Le duo LR-LREM pèse près de 50% des voix du premier tour. Mais Pierre Hurmic veut croire en ses chances. Au premier tour, il talonnait le maire sortant, à moins de 100 voix d'écart.

"Le mérite de cette alliance électorale de circonstance, c’est que les électeurs ont le choix entre deux projets : conservateur et pantouflard du maire sortant, puis vous avez notre projet qui est un projet de transition écologique qui privilégie le climat, l’énergie, les solidarités en disant que le monde de demain ne pourra pas ressembler au monde conservateur, même s’il a été relooké, que le maire sortant et son allié essaient de nous vendre", juge le candidat écologiste.

Pierre Hurmic, écologiste, élu dans l'opposition au conseil municipal de Bordeaux (Gironde) depuis 1995, le 15 juin 2020. Il vise cette fois le poste de maire. (SARAH TUCHSCHERER / RADIO FRANCE)

Le troisième homme, dans cette élection bordelaise, c'est Philippe Poutou. Il ne s’attendait pas forcément à être là au second tour, mais sa liste NPA-France insoumise auto-proclamée "porte-parole des luttes sociales" a "pris", comme il dit. S’il ne joue pas la victoire, il espère finir au-delà des 11% obtenus le 15 mars. "On s’est invités, on va aller au bout, c’est l’enjeu : faire entendre une voix de la colère, plus que ça, dire qu’on va prendre les places qu’on a à prendre et les défendre pendant les années qui viennent, pendant les six années de mandat défendre notre programme radical", assure-t-il. Pour tous, ce 28 juin, la priorité sera de mobiliser les deux tiers d’électeurs qui se sont abstenus au premier tour.

Philippe Poutou, l'ex-candidat à la présidentielle mène à Bordeaux (Gironde) une liste NPA/France Insoumise qui se veut "porte-parole des luttes sociales", le 15 juin 2020. (SARAH TUCHSCHERER / RADIO FRANCE)

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