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"Je l'ai fait un peu forcé" : faute de candidat, le maire de Ruffigné se résigne à se présenter une dernière fois aux élections municipales

Le maire avait décidé de raccrocher son écharpe tricolore. Mais le sous-préfet de Loire-Atlantique l'a convaincu de se présenter à nouveau.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Louis Simoneau (au centre), maire de Ruffigniè (Loire-Atlantique) lors du Conseil municipal du 26 février 2020. (VALENTIN DUNATE / RADIO FRANCE)

Ruffigné, une petite commune de 711 habitants à 10 km de Châteaubriant en Loire-Atlantique, a bien failli n'avoir aucun candidat aux prochaines élections municipales. Les candidats ont jusqu’à jeudi 18h pour déposer leurs listes en préfecture. Mais on sait déjà que dans quelques communes, il n’y aura pas d’élections, faute de candidats. En 2014, lors des dernières élections municipales, 64 communes étaient sans candidats au premier tour et 5 au second tour.

>> "Personne ne s'est signalé pour prendre la relève" : ces communes menacées de disparition faute de candidats aux municipales

Le maire de Ruffigné, Louis Simoneau, avait décidé d'arrêter, après deux mandats : "J'ai le droit à un peu de repos, de bénéficier un peu de ma retraite."

À 71 ans déjà, il est temps de passer la main.

Louis Simoneau, maire de Ruffigné

à franceinfo

Sauf qu'aucun successeur ne s'est manifesté. Le risque, c'était que la commune soit mise sous tutelle de la préfecture et qu'à terme, Ruffigné fusionne avec une autre commune. Mais mercredi, le maire a reçu un coup de fil du sous-préfet. "Il m'a demandé d'être candidat pour éviter la tutelle", explique Louis Simoneau.

Un place de maire peu enviable

"Donc, j'ai accepté de repartir pour un certain temps", informe-t-il son conseil municipal. Il demande à ses conseillers s’ils sont prêts à repartir pour un autre mandat. "Professionnellement, c'est impossible. C'est difficile de finir le mandat, donc je ne repars pas", se résigne l’un d’eux. "Je suis d'accord pour repartir", indique Anita Bonnier. Cette maître d'œuvre et conseillère municipale de 45 ans, sera donc sur la liste mais ne sera surtout pas maire de la commune : "Ce qui m'empêchait un peu de continuer, c'est qu'il n'y avait pas de tête de liste."

La place de maire, ce n’est vraiment pas la plus facile.

Anita Bonnier, conseillère municipale de Ruffigné

à franceinfo

"On n'a qu'un représentant sur Ruffigné au niveau de la Communauté de communes, et c'est le maire. Donc, il y a plein de réunions dans la journée et en semaine", explique la conseillère municipale. Par rapport à mon activité professionnelle, on ne peut pas se permettre d'être tout le temps parti en réunion." Le maire a donc dû se sacrifier. Louis Simoneau repart mais pas pour l'intégralité de son mandat : "C'est pour sauver la commune que je repars. Mais il n'est pas question de partir pour un mandat complet."

Et quand on lui demande s’il le fait sous la contrainte, il le reconnaît : "je l'ai fait un peu forcé." Bon gré mal gré, Louis Simoneau ira donc déposer une liste en préfecture ce jeudi après-midi pour que Ruffigné garde son église, son épicerie et sa mairie.

Faute de candidat, le maire de Ruffigné se résigne à se présenter une dernière fois aux élections municipales - Le reportage de Valentin Dunate

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