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Municipales : à Strasbourg, l'alliance entre Les Républicains et La République en marche pourrait faire basculer l'élection

La ville de Strasbourg, ce bastion de la gauche en France, changera-t-elle de camp à la fin du mois ? Trois listes sont encore en lice pour le second tour des municipales : celle de La République en marche, alliée avec Les Républicains, celle des Verts, en tête au premier tour, et celle du Parti socialiste.

Article rédigé par franceinfo - Victor Vasseur
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les affiches des trois candidats au second tour des municipales à Strasbourg, le 18 juin 2020. (VICTOR VASSEUR / RADIO FRANCE)

Dans les allées d’un marché, deux électrices viennent voir Catherine Trautmann, la candidate socialiste et ancienne maire de Strasbourg. Marie-Pierre ne le cache pas, elle est dépitée "parce que j’espérais bien qu’ils s’allieraient, les Verts et Mme Trautmann, confie-t-elle. Mon cœur penche vers les Verts, ce n’est pas évident. J’avais vraiment envie de voter pour un binôme."

Les électeurs sont un peu déboussolés à quelques jours du second tour des élections municipales. Jeanne Barseghian, la candidate, d’Europe Écologie Les Verts (EELV) a terminé largement en tête avec près de 28 % des voix en mars, soit huit points d’avance sur La République en marche (LREM). Une alliance avec les socialistes aurait ouvert un boulevard à la gauche, une alliance manquée que regrette Catherine Trautmann.

Il y a de la déception, il y a de la colère, il y a une incompréhension et je le regrette personnellement.

Catherine Trautmann, la candidate PS

à franceinfo

De la déception, de la colère : les mots sont les mêmes pour Jeanne Barseghian. Mais il y a trop de désaccords dans le programme, selon la candidate EELV, qui cite par exemple ce projet autoroutier d’une voie dédiée aux poids-lourds qui devait traverser une réserve naturelle. Pour elle, il n’en est pas question. Pour autant, Jeanne Barseghian veut continuer à y croire et dénonce une "alliance de complaisance" entre LREM et LR.

Je ne crois pas du tout à l’arithmétique qui consisterait à dire que, parce qu’En Marche ! et Les Républicains se sont alliés, les voix des électeurs vont forcément s’additionner. Je trouve que c’est tout ce que la politique fabrique de pire.

Jeanne Barseghian, la candidate EELV

à franceinfo

"C’est clairement une alliance de complaisance pour garder, sauvegarder des places", critique la candidate écologiste.

Catherine Trautmann, candidate socialiste et ancienne maire de Strasbourg, dans les allées d'un marché, le 18 juin 2020. (VICTOR VASSEUR / RADIO FRANCE)

Alain Fontanel, le candidat de La République en marche, premier adjoint à la mairie et ancien socialiste, s’est allié avec Jean-Philippe Vetter, celui qui a été son principal opposant pendant six ans. Mais ce rapprochement est totalement assumé, explique Françoise, l’une de ses colistières. "Cela brouille peut-être un peu les pistes pour certains électeurs, convient-elle, mais notre liste était à l’origine extrêmement diverse."

Dans l’esprit d’une municipalité, il y a le dialogue. Le dialogue, c’est faire un pas vers l’autre.

Françoise, colistière sur la liste LREM/LR

à franceinfo

"Quand on n’est pas capable de faire ce pas vers l’autre, comment voulez-vous gérer ensuite une ville dans sa diversité ?", interroge-t-elle. Mais le risque de cette alliance, c’est de voir des électeurs de La République en marche déserter et refuser de voter pour des élus Les Républicains en leur préférant la candidate socialiste ou Europe Écologie Les Verts.

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