Municipales : les villes que la droite espère gagner
Si l'UMP n'espère plus de "vague bleue", Jean-François Copé compte sur "de nombreuses victoires" dans "le millier de villes de plus de 9 000 habitants".
L'UMP n'espère plus de "vague bleue" lors des élections municipales des 23 et 30 mars. Le président du parti, Jean-François Copé, compte toutefois sur "de nombreuses victoires" dans "le millier de villes de plus de 9 000 habitants", dont environ 550 sont actuellement dirigées par la gauche.
Le rêve de l'UMP : Paris, Toulouse, Strasbourg
L'UMP frapperait un grand coup en remportant l'une de ces trois villes, qui constituent, pour la droite, le plateau de choix des communes à reprendre. Mais les jeux sont loin d'être faits : pour l'instant, la gauche garde un léger avantage.
Paris. Le panache de sa victoire à la primaire UMP aurait pu amener Nathalie Kosciusko-Morizet à espérer une conquête de la capitale, qui vote plutôt à droite lors des scrutins nationaux. Mais plusieurs obstacles se dressent devant elle : des dissidences dans de nombreux arrondissements et un mode de scrutin favorable à la gauche. Sa rivale socialiste, Anne Hidalgo, reste la favorite.
Toulouse. L'ancien maire UMP Jean-Luc Moudenc veut prendre sa revanche sur Pierre Cohen (PS), qui l'avait battu de justesse en 2008. Dans son chemin vers la reconquête, Jean-Luc Moudenc a arraché en 2012 un siège de député détenu par la gauche depuis 1997. Tout n'est pourtant pas gagné : dans la ville rose, François Hollande a recueilli plus de 62% au second tour de la présidentielle.
Strasbourg. Chassée de la mairie en 2008 par le socialiste Roland Ries, Fabienne Keller (UMP) rêve d'y revenir. Elle devra au préalable trouver un accord avec François Loos (UDI), qui s'est également lancé à l'assaut de cette ville de sensibilité centriste.
Le lot de consolation : une dizaine de grandes villes
Si elle fait plus ou moins le deuil de Lyon, Lille, Nantes ou Rennes, la droite nourrit des espoirs de reconquête dans plusieurs capitales régionales ou villes de plus de 100 000 habitants. Certaines ont été gagnées par la gauche en 2008, parfois par surprise. C'est le cas de Reims, où Adeline Hazan (PS) avait su profiter d'une division à droite. Ce ne sera pas le cas cette année, puisque les députés UMP Arnaud Robinet et Catherine Vautrin forment un tandem. Même cas de figure à Saint-Etienne : défaite en 2008 dans une triangulaire avec le MoDem, la droite s'est cette fois-ci unie derrière l'UMP Gaël Perdriau pour tenter de battre le maire PS, Maurice Vincent.
L'UMP et l'UDI seront également unis à Amiens pour faire barrage au maire sortant PS, Gilles Demailly, vainqueur en 2008 de cette ville qui votait au centre depuis 1989. A Metz, Marie-Jo Zimmermann (UMP) va tenter de refermer la parenthèse socialiste d'une ville qui avait toujours voté à droite avant 2008 et l'élection du socialiste Dominique Gros (PS), mais devra se méfier du risque de triangulaire avec le FN. A Caen, l'UMP et l'UDI tenteront – avec deux listes concurrentes – de battre le maire sortant PS, Philippe Duron, qui avait mis fin en 2008 à une longue tradition centriste dans la ville normande.
Après avoir échoué d'un cheveu en 2008, l'UMP espère faire basculer Angers, socialiste depuis 1977, en profitant des divisions à gauche. Elle pourrait également faire tomber Rouen : la ville de la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a basculé à toutes les élections municipales depuis 1995. A Dijon, la droite aura davantage de fil à retordre pour déloger le patron des sénateurs socialistes, François Rebsamen, maire depuis 2001.
D'anciens bastions de droite à récupérer
L'heure de la revanche a sonné dans ces villes historiquement de droite gagnées par la gauche en 2008, souvent sur fond de divisions. L'ancien maire d'Asnières-sur-Seine, Manuel Aeschlimann (UMP), renversé il y a six ans par une alliance gauche-MoDem-divers droite, est de retour. A Ajaccio, les bonapartistes, qui régnaient historiquement sur la ville, misent tout sur le jeune député UMP Laurent Marcangeli pour fermer la parenthèse ouverte en 2001 par l'ex-socialiste Simon Renucci.
Une quadrangulaire avait permis en 2008 à Francis Adolphe (PS) de s'emparer de Carpentras, une ville habituellement très à droite et qui est dans le viseur à la fois de l'UMP et du FN. La tâche s'annonce plus ardue pour récupérer Brive-la-Gaillarde, perdue en 2008 après avoir été détenue plus de quarante ans par la droite : la ville a très largement voté à gauche lors des scrutins de 2012.
Des villes de gauche à conquérir
Plusieurs fiefs historiques de la gauche sont susceptibles de basculer à droite. Socialiste depuis 1971, Pau pourrait tomber aux mains de François Bayrou (MoDem), avec l'appui de l'UMP locale, qui a décidé de retirer sa candidature, et bien aidé par une gauche qui se divise. A Clichy (Hauts-de-Seine), place forte socialiste depuis l'après-guerre, le maire sortant, Gilles Catoire, est contesté de toutes parts à gauche. Et la droite croit en sa victoire, qu'il s'agisse de l'UMP Rémi Muzeau ou de l'ex-RPR Didier Schuller, de retour après sa condamnation pour financement occulte de parti politique.
L'ancien fief de Jean-Pierre Chevènement, Belfort, pourrait lui aussi tomber : la gauche y part en ordre dispersé, tandis que le candidat UMP, Damien Meslot, a conservé haut la main son siège de député en 2012. A Tourcoing, dans la banlieue de Lille, les dernières législatives ont également adoubé l'UMP et son candidat à la mairie, Gérald Darmanin, qui part à l'assaut de cette ville détenue par le PS depuis 1989.
Cette année, la droite essaiera aussi de profiter du contexte national pour reprendre plusieurs villes historiquement de gauche gagnées en 2001 mais perdues en 2008, comme Argenteuil, Cergy ou Colombes, en région parisienne.
Et aussi…
L'UMP espère rafler la mise dans de nombreuses villes moyennes, comme Salon-de-Provence ou Laval. En région parisienne, elle vise Aulnay-sous-Bois, Clamart ou encore Poissy, où David Douillet se présente en troisième position. La droite compte reprendre Quimper ou La Seyne-sur-Mer, des villes qui basculent régulièrement d'un bord à l'autre. A Valence, Roanne, Thionville et Evreux, la défaite des maires PS lors des législatives de 2012 donne également des espoirs à l'UMP.
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