''On a passé un an à essayer de la faire !'' : l'élection législative de la 6e circonscription du Pas-de-Calais fait l'objet de toutes les attentions
Repoussée trois fois pour des raisons sanitaires, l'élection du ou de la députée de la 6e circonscription du Pas-de-Calais est scrutée de près, à la manière d'une élection test avant les régionales.
C'est l'histoire d'une campagne sans fin pour une élection législative partielle, repoussée trois fois au total, pour des raisons sanitaires, selon le gouvernement. L'histoire se déroule dans le Pas-de-Calais, pour élire le ou la députée de la 6e circonscription. Juste avant les régionales, l'élection sera scrutée de près, présentée comme un test national pour certain.
Il s’agit au départ de la circonscription de la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, réélue députée en 2017 sous l'étiquette de la République en marche (LREM), cinq après l'avoir été sous les couleurs du PS, et qui avait quitté son poste le 6 août 2020 après avoir été nommée au gouvernement. Son suppléant, Ludovic Loquet est resté un mois et 20 jours député, avant de préférer son fauteuil de maire. Le poste est vacant depuis le 28 septembre 2020 et Brigitte Bourguignon a déjà fait savoir qu'en cas de victoire, ce serait son suppléant, Christophe Leclerq qui siégera à l'Assemblée.
''Inédite'', ''hors normes'' et ''ubuesque''
Et quand on demande aux électeurs de la circonscription s'ils savent qu’une élection se tient prochainement chez eux, la réponse est très souvent la même. ''Je croyais qu'on avait fait une croix dessus !'', sourit une habitante. Des croix il y en a en tout cas sur le calendrier des candidats : le 30 mai et 6 juin prochain pour le scrutin. Et ils ont chacun un mot pour décrire cette campagne qui dure depuis des mois : ''inédite'', ''hors normes'' et ''ubuesque''. Un sprint final qui n’en finit plus et qui s’est transformé en marathon pour la candidate du Rassemblement national, Marie-Christine Bourgeois : ''On aura passé un an à essayer de la faire, cette élection, pour un an où on sera député...'' Le comble, alors que, selon elle, les électeurs sont prêts à se rendre aux urnes.
''Dans les grandes surfaces, tout le monde se bouscule, on est les uns sur les autres et là, en prenant toutes les précautions, on ne peut pas aller voter...''
Marie-Christine Bourgeoisà franceinfo
Les panneaux électoraux ont été installés, désinstallés à plusieurs reprises. Il faut aussi parfois faire preuve d’imagination pour les affiches de campagnes. ''Pour ne pas devoir jeter des affiches avec les premières dates de l'élection fixées en novembre, on a coupé une partie pour pouvoir les réutiliser'', explique Faustine Maliar, soutenue par l’UDI et Les Républicains. Mais il faudra quand même en réimprimer, des tracts aussi pour suivre l’actualité qui évolue, parfois payer un local de campagne... la note commence à être salée.
''Le plafond des dépenses remboursées par l'État a été augmenté de 5% supplémentaires par mois de campagne et complet. Mais ce qui ne permet pas de couvrir les dépenses supplémentaires...''
Faustine Maliarà franceinfo
Les candidats s’adaptent mais s’accordent aussi sur un point : ces reports sont liés à la crainte du gouvernement d’une déroute électorale de sa ministre candidate Brigitte Bouguignon. ''Pendant que certains candidats utilisent allègrement leur fonction professionnelle pour faire campagne, d'autres n'ont que les moyens qui leur sont donnés par le Code électoral, déplore Bastien Marguerite-Garin, candidat pour le Parti socialiste. Jamais ils n'ont voulu assumer les responsabilités de leur gestion de crise désastreuse devant les électeurs.''
La ministre évoque des raisons uniquement d'''ordre sanitaire''
Contacté par franceinfo, le cabinet de la ministre indique que les dates définitives pour cette législative partielles étaient liées au choix des élus locaux quant à la tenue ou non des élections régionales et départementales. Et que la ministre ne s’exprimera pas sur ces accusations et fait savoir que les différents reports étaient uniquement d’ordre sanitaire. La législative partielle doit se tenir au minimum un an avant la prochaine élection : en cas d’annulation, les citoyens de la circonscription devront attendre encore un an pour être représentés.
164 communes sont concernées. En avril, on compte sept candidats : Marie-Christine Bourgeois (Rassemblement national), Brigitte Bourguignon (LREM), Faustine Maliar, (Les Républicains), Laure Bourel (Force ouvrière), Jérôme Jossien (Génération.s), Joël Prunier (EELV), Bastien Marguerite-Garin (PS). Les nouvelles candidatures ne sont pas encore déposées en préfecture.
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