Sécurité, économie, énergie... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Valérie Pécresse sur franceinfo
La candidate Les Républicains à la présidentielle 2022 était l’invitée lundi des "matins présidentiels" de franceinfo. Pour vous aider à faire votre choix en avril prochain, les candidats à l’élection présidentielle répondent aux questions de nos spécialistes sur l’économie, l’environnement ou l’international.
Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France et candidate à l'élection présidentielle 2022, était l'invitée des "Matins présidentiels" de franceinfo, lundi 10 janvier. Elle s'est notamment exprimée sur l'entrée de Guillaume Peltier dans l'équipe de campagne d'Éric Zemmour, ses propositions pour la sécurité mais également pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Valérie Pécresse est à la tête du conseil régional d'Île-de-France depuis 2015. Elle a pris ses distances avec le parti Les Républicains en 2017, après la défaite de François Fillon à l'élection présidentielle. Elle a alors créé son mouvement, Libres ! Elle a finalement démissionné du parti en 2019, après les élections européennes et la démission de Laurent Wauquiez. Elle a repris sa carte des Républicains en octobre, alors qu'elle était candidate à l'investiture.
Le départ de Guillaume Peltier, un "non-événement"
D'après Valérie Pécresse, le ralliement de Guillaume Peltier, ex-numéro 2 du parti Les Républicains, à Éric Zemmour est "un non-événement". "Ça fait des mois qu'il nous avait déjà quittés dans sa tête. Il avait d'ailleurs été démis de ses fonctions par Christian Jacob [le président du parti] en décembre", a-t-elle ajouté. Cette décision avait été prise en décembre, après la publication par Guillaume Peltier d'un tweet favorable au candidat de Reconquête!.
L’ex-N.2 des LR, Guillaume Peltier rejoint Éric Zemmour : "C'est un non-évènement pour nous", réagit Valérie Pécresse. "Je lui souhaite bonne chance parce qu'en général, ceux que soutient Guillaume Peltier ne gagnent pas les élections" pic.twitter.com/UIq2DbUDW4
— franceinfo (@franceinfo) January 10, 2022
"Je souhaite bonne chance [à Éric Zemmour], parce qu'en général, ceux soutenus par Guillaume Peltier ne gagnent pas les élections", a-t-elle lancé à l'adresse du candidat d'extrême-droite, rappelant que l'ex-numéro 2 de LR a d'abord soutenu Xavier Bertrand lors du congrès de LR pour désigner son candidat à la présidentielle, avant de passer dans le camp d'Éric Ciotti "la dernière semaine".
Permettre à Éric Zemmour de se présenter
Interrogée sur les difficultés d'Eric Zemmour à recueillir ses 500 signatures d'élus, indispensables dans la course à l'Élysée, elle a estimé que "toute personne qui représente un véritable courant de pensée en France doit pouvoir se présenter à l'élection présidentielle". "C'est évidemment le cas d'Éric Zemmour, qui est aujourd'hui à plus 10% dans les sondages", a-t-elle ajouté.
Éric Zemmour doit-il avoir ses 500 signatures ? "Je crois que toute personne qui représente un véritable courant de pensée en France doit pouvoir se présenter à l'élection présidentielle. C'est évidemment le cas d'Éric Zemmour", estime Valérie Pécresse pic.twitter.com/SIWvAFfp4t
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Elle a par ailleurs estimé "totalement fausses" les accusations du Rassemblement national selon lesquelles elle aiderait Éric Zemmour à avoir ces signatures. "Ce n'est pas mon rôle d'apporter des parrainages à quiconque", a-t-elle insisté, ajoutant que tout maire, député ou élu Les Républicains qui soutient Éric Zemmour "s'exclut de fait" du parti.
Covid-19 : un pass vaccinal "strictement réduit dans le temps"
Valérie Pécresse souhaite que le recours au pass vaccinal, prévu par un projet de loi adopté à l'Assemblée nationale et qui doit encore être étudié par le Sénat, soit "strictement réduit dans le temps" pour "protéger les Français". Selon la présidente du conseil régional d'Île-de-France, il faut que "dès qu'on aura un reflux de la pandémie, il soit supprimé". La candidate Les Républicains pour l'élection présidentielle 2022 dit ne "pas vouloir porter atteinte à la liberté [des Français] plus qu'il n'est nécessaire et c'est ça le risque avec un pass vaccinal sine die".
Pass vaccinal : "Le sénat souhaite qu'il soit réduit dans le temps, que dès qu'on aura un reflux de la pandémie, il soit supprimé et ce sera ma position si je suis élue présidente", soutient Valérie Pécresse pic.twitter.com/zxys4Jq6fj
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Sécurité : "Je reprends le flambeau" de Nicolas Sarkozy
Valérie Pécresse a assumé ses propos sur le "Kärcher" qu'elle veut "ressortir de la cave", référence explicite aux propos de Nicolas Sarkozy en 2005. La candidate LR l'assure : "Je reprends le flambeau de la droite, d'une droite qui sera - contrairement à Emmanuel Macron - dure avec les puissants, les caïds, les voyous, qui va aller les traquer, les débusquer et les punir." Selon la présidente de la région Île-de-France, "le Kärcher est l'étendard justement d'une politique de droite qui ramène la sécurité dans les quartiers. Je vais reprendre cet étendard et le relever parce qu'il a été mis à terre".
Sécurité : "Je reprends le flambeau de la droite, qui sera dure avec les puissants, les caïds, les voyous, qui va aller les punir. Le Kärcher c'est l'étendard d'une politique de droite. Je veux que la peur change de camp", déclare Valérie Pécresse pic.twitter.com/7dPPvMWcv0
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La candidate à l'élection présidentielle 2022 estime que "le maillon faible de notre politique de sécurité est justement cette justice qui est complètement noyée et qui ne peut pas sanctionner. Une société sans punition est une société dans laquelle l'autorité se délite. L'impunité génère le crime et la violence".
Économie : augmenter les salaires net de 10%
Valérie Pécresse a réaffirmé sa proposition d'augmenter de 10% les salaires net pour "tous les Français qui touchent jusqu'à 2,2 Smic", soit "3 000 euros net" par mois. Cela concernerait "l'immense majorité des Français du secteur privé" car le secteur public ferait l'objet d'une évaluation "métier par métier".
Afin de mettre en place cette augmentation des salaires, il faudrait selon Valérie Pécresse que "l'État prenne à sa charge une partie des cotisations retraite qui sont sur les salaires". Elle lancerait par la suite "une grande conférence salariale" dès le mois de juin pour que "les entreprises prennent une part dans l'augmentation des salaires" sans les y forcer. Les hausses de salaires se feraient "petit à petit, au fur et à mesure des réformes et des économies".
Augmenter de 10% des salaires nets, c'est pour "tous les Français jusqu'à 3 000 euros net", du secteur privé. Dans le public, on doit pouvoir permettre de racheter les RTT. On fera métier par métier une réflexion sur les revalorisations salariales", détaille Valérie Pécresse pic.twitter.com/n2ZQpSEFGK
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Énergie : une politique "sur deux pieds"
"Emmanuel Macron a mené en matière énergétique une politique de gribouille", a taclé la candidate du parti Les Républicains. "Il a fermé [la centrale nucléaire de] Fessenheim et, aujourd'hui, il rouvre des centrales à charbon, c'est-à-dire qu'il a fait passer la France du XXIe siècle au XIXe siècle en un mandat", a-t-elle encore raillé.
Face au "président du zig-zag", Valérie Pécresse promet une stratégie "sur deux pieds : le pied des renouvelables et le pied du nucléaire", a-t-elle assuré, rappelant qu'en Île-de-France, région dont elle est la présidente depuis 2015, elle a "développé la géothermie, le solaire et les réseaux de chaleur". Concernant l'éolien, Valérie Pécresse promet de le développer "avec l'approbation des populations concernées".
Énergie : "Emmanuel Macron a mené une politique de gribouille. On est passé du XXIe siècle au XIXe siècle. J'avance sur deux pieds : le renouvelable et le nucléaire", explique Valérie Pécresse pic.twitter.com/kGV9TWvECe
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International : une Europe qui "protège efficacement" ses frontières
"Je souhaite que l'Europe protège efficacement ses frontières", a par ailleurs appelé de ses vœux Valérie Pécresse. Selon la candidate LR, en matière d'immigration "nous devons instaurer une procédure d'asile aux frontières de l'Europe", c'est-à-dire des "hotspots". Il s'agit de "centres dans lesquels on prendra les identités des demandeurs d'asile. On examinera leur demande et on vérifiera qu'il ne s'agit pas de djihadistes islamistes infiltrés", a-t-elle développé. "On fera vraiment le criblage de ces personnes, on décidera s'ils ont le droit ou pas à l'asile et s'ils ne l'ont pas, ils repartiront", a-t-elle ajouté, affirmant qu'"une Europe puissante, c'est une Europe qui fait respecter ses frontières".
Violences faites aux femmes : créer une justice spécialisée
Interrogée sur les violences faites aux femmes, Valérie Pécresse propose "la création d'une justice spécialisée avec la possibilité d'avoir des ordonnances de protection en moins de six jours. C'est ce qui se passe en Espagne et ce n'est pas du tout ce qui se passe en France." Elle estime ainsi qu'il "faut former les policiers qui vont recevoir" les femmes venant déposer plainte. "Il faut que dans les 24 ou 48 heures, l'ordonnance de protection soit prononcée, au plus tard dans les six jours."
Valérie Pécresse regrette par ailleurs qu'on "ne parle jamais" de la prévention. "Il faut lancer des campagnes dans l'éducation nationale : 'Tu m'aimes, tu me respectes.' Il faut aussi populariser le 'violentomètre'. C'est un outil de travail pour faire de la prévention avec les jeunes qui montre quand un comportement c'est de l'amour et quand un comportement commence à devenir de l'emprise ou de la violence".
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