Election présidentielle : Marine Le Pen échoue en ne recueillant que 34,2% des voix, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria

Elle n'a pas franchi la dernière marche. Marine Le Pen a été battue au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 7 mai. Elle recueille 34,2% des voix, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France*.

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Le score

Avec 34,2% des voix, selon notre estimation Ipsos, Marine Le Pen réalise un score en-deçà de ses espérances. Elle ne parvient pas à atteindre la barre des 40%, officieusement fixée par certains membres de son entourage comme l'objectif à atteindre. Arrivée en deuxième position le 23 avril, elle n'a pas bénéficié dans l'entre-deux-tours de l'élan qu'aurait pu lui donner une première place qui lui avait longtemps été promise par les sondages.

Plusieurs raisons permettent d'expliquer cette contre-performance. Excès de confiance, choix stratégiques discutables, faux pas, affaires judiciaires... Marine Le Pen a fait une campagne en demi-teinte. Dans la dernière ligne droite, la présidente en congé du Front national a rencontré plusieurs écueils : une apparition-surprise à l'usine Whirlpool d'Amiens qui s'est finalement retournée contre elle, une alliance avec Nicolas Dupont-Aignan conclue en sacrifiant la sortie de l'euro, un débat télévisé gâché par trop d'agressivité...

Un sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions publié dimanche soir montre d'ailleurs que seuls 30% de ses électeurs ont voté pour elle en raison de son programme. Pour 41%, le renouvellement politique qu'elle représente est la première raison de leur choix, et 22% ont choisi un bulletin Marine Le Pen par opposition à Emmanuel Macron.

La candidate du Front national peut toutefois se consoler en considérant le nombre de voix qui se sont portées sur son nom. Si les résultats définitifs confirment notre estimation, cela signifie qu'environ 12 millions d'électeurs ont voté pour elle. Le record du premier tour (plus de 7,6 millions de voix) est pulvérisé.

Sa réaction

Malgré sa défaite, Marine Le Pen a remercié "les 11 millions de Français" qui ont voté pour elle et salué un "résultat historique et massif", dans une courte déclaration prononcée vers 20h10. "Les Français ont désigné l'alliance patriote et républicaine comme la première force d'opposition au projet du nouveau président", s'est-elle réjouie.

"Ce second tour organise une recomposition politique de grande ampleur autour du clivage entre les patriotes et les mondialistes", a-t-elle estimé. Un choix qui, selon elle, sera soumis aux électeurs lors des législatives des 11 et 18 juin, pour lesquelles elle "mènera le combat".

Enfin, Marine Le Pen a annoncé une "transformation profonde" du Front national "afin de constituer une nouvelle force politique". "Le Front national, qui s'est engagé dans une stratégie d'alliances, doit profondément se renouveler afin d'être à la hauteur de cette opposition historique et des attentes des Français", a-t-elle expliqué, appelant "tous les patriotes" à la rejoindre.

La carte des résultats

Au premier tour, une vague bleu marine avait recouvert un grand quart nord-est et le sud de la France, Marine Le Pen arrivant en tête dans 47 départements sur 101. Qu'en est-il lors de ce second tour ? Réponse sur cette carte qui sera actualisée en temps réel à partir de 20 heures, au fil de la validation des résultats définitifs.

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Et maintenant ?

Dans les prochaines semaines, Marine Le Pen va tout faire pour apparaître comme la première opposante à Emmanuel Macron. Cela passera impérativement par une performance aux élections législatives, lors desquelles le Front national espère rafler au moins 40 sièges à l'Assemblée nationale.

Mais ce score décevant risque de mettre en lumière les faiblesses de la campagne de Marine Le Pen, qui a commis plusieurs erreurs stratégiques. Si son leadership ne semble pas en danger dans l'immédiat, des règlements de comptes internes pourraient surgir. En outre, le parti ne fera pas l'économie d'un débat interne sur son orientation, entre la ligne sociale et souverainiste de Florian Philippot et la ligne libérale et identitaire incarnée par Marion Maréchal-Le Pen.

De son côté, Marine Le Pen pourrait faire valoir qu'elle a réussi à repousser les limites du plafond de verre, qui l'empêche encore de remporter une élection présidentielle. Avec, en ligne de mire, une victoire en 2022.

*Estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, Le Point, Le Monde, France 24 et les chaînes parlementaires.