Présidentielle 2022 : "Ça ne change rien, c'est toujours la même chose", jugent des habitants désabusés de Seine-Saint-Denis
Dernière ligne droite pour les candidats à l'élecxtion présidentielle, qui multiplient les meetings et opérations de communication. Leur but : mobiliser de nouvelles voix du côté des abstentionnistes. À deux semaines de l'appel des urnes pour le premier tour, les électeurs de Seine-Saint-Denis se sentent abandonnés.
Au comptoir du Terminus, un bistrot du quartier Pleyel à Saint-Denis,
malgré l'immense écran qui diffuse en direct le meeting du candidat Zemmour,
la campagne présidentielle n'est pas vraiment au coeur des discussions. "Ils ne s'intéressent pas beaucoup à la vie politique, lance Ahmid, le gérant du Terminus. Ils s'intéressent plutôt à comment trouver un petit boulot, trouver un appartement, mais la politique, pour eux, ce n'est pas ça qui va les sortir de leur situation."
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C'est pourtant le début de la campagne officielle pour l'élection présidentielle, lundi 28 mars. La dernière ligne droite pour les candidats qui multiplient les meetings et opérations de communication. De l'autre côté du comptoir, Baptiste compte aller voter mais il n'en attend plus grand chose. "On a voté Macron, on a voté avant, et puis... La France, elle plonge, lâche-t-il. Les gens n'y croient pas parce qu'ils se sentent abandonnés ici. Et puis, on parle mal de Saint-Denis alors que c'est une très belle ville. La preuve : tous les Parisiens viennent habiter ici !"
"Je n'ai jamais voté depuis Chirac-Le Pen"
Abandonné, c'est le sentiment de Toufik depuis déjà plusieurs années : "Je n'ai jamais voté depuis Chirac-Le Pen parce que ça ne m'intéresse pas, ça ne change rien, c'est toujours la même chose." La Seine-Saint-Denis est le département métropolitain qui enregistrait le plus haut taux d'abstention en 2017. Pour Christine, habitante de la commune voisine de Saint-Ouen, la politique n'est que du blabla qu'elle juge bien éloigné de son quotidien. "Ce n'est pas possible, j'ai arrêté de voter", confie-t-elle.
"Tout a augmenté, la vie est très dure, les salaires n'augmentent pas, la vie augmente, c'est devenu catastrophique. Les présidents ne s'occupent pas de ça mais ils s'occupent plus des riches."
Christine, habitante de Saint-Ouenà franceinfo
Installées entre les parcelles des jardins ouvriers, Farida, Jamila et Yasmina comptent aller voter coûte que coûte, même si elles se sentent pour le moment perdues. "On ne sait plus trop où on en est avec le Président Macron là, estime la première. On ne sait plus à quel saint se vouer." Son amie renchérit : "Macron, je ne voterai pas pour toi." Yasmina évoque Eric Zemmour : "Quand il dit 'les Français, les Français', mais nous aussi on est Français. On a toujours payé nos factures et malheureusement on n'en voit pas le remerciement parce que le remerciement c'est quand même de s'intéresser aussi aux petites gens."
Dans ce département, le plus pauvre de France métropolitaine, c'est le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon qui était arrivé en tête des suffrages en 2017.
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