Présidentielle 2022 : en Seine-Saint-Denis, les jeunes en décalage avec les thèmes de la campagne
Interrogés par une consultation à l'initiative du département, les jeunes de Seine-Saint-Denis ne se retrouvent pas dans les thèmes qui agitent la campagne
Le département a interrogé une centaine d'habitants de 18 à 29 ans. L'objectif : comprendre leur vision de la France, les propositions qu'ils jugent importantes à aborder lors de la campagne à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle.
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Anaïs a 22 ans, elle vient de se lancer à son compte dans le secteur du livre, mais a du mal à trouver un appartement. La question du logement n'est, à ses yeux, pas assez prise en compte par les candidats : "Ils ne proposent rien de concret. Ils l'abordent un peu, mais ce n'est pas au coeur de leurs préoccupations. Et encore moins pour les jeunes, alors que nous n'avons souvent pas d'emploi à plein temps, de salaire fixe, mais les politiques en parlent très peu. Peut-être parce qu'ils n'ont pas été concernés par ce problème, ils ne savent pas à quel point c'est dur."
L'impression de ne pas être pris en considération, c'est aussi le sentiment d'Ambra, cette étudiante de 21 ans qui vit à Drancy. Elle fulmine contre le refus de plusieurs supermarchés de l'employer comme caissière : "On m'a refusée parce que je n'avais pas d'expérience, mais à mon âge on ne peut pas en avoir ! Je pense que les entreprises doivent s'adapter aux jeunes, ils ont beaucoup de talent et de valeurs, mais ils ne sont pas encore découverts."
"Ne pas aller voter, c'est être politisé"
Environnement, condition des femmes, accès aux études ou à l'emploi... Les priorités ne sont pas les mêmes pour tous, mais ils se retrouvent sur le sentiment de ne pas être écoutés par le monde politique. C'est d'ailleurs pour cette raison que Floyd-Idriss, en formation dans le bâtiment, ne compte pas voter à cette présidentielle, déçus par les candidats : "Beaucoup d'entre eux ont des programmes irréalistes, utopiques, ils donnent de l'espoir au peuple pour ne rien faire du tout."
"Aucun des participants ne m'intéresse car aucun ne propose quelque chose pour les jeunes."
Floyd-Idrissà franceinfo
Il ne faut toutefois pas confondre abstension et dépolitisation, estime Sabri, 22 ans, habitant d'Aubervilliers : "Dans un certain sens, le fait de ne pas aller voter, c'est être politisé ! Les jeunes en ont marre qu'on leur serve la même chose depuis tant d'années, ou on va être présent sur Facebook, Twitter ou même TikTok pour leur faire croire qu'on s'intéresse à eux, mais dans les programmes quasiment rien ne ressort."
Lui a déjà son idée du bulletin qu'il va glisser dans l'urne, ce qui est loin d'être le cas de tous les jeunes participants.
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