Présidentielle : les candidats sont-ils pour ou contre la reconnaissance du vote blanc ?
Un sondage diffusé mardi 28 mars avance que la plupart des Français seraient favorables à la reconnaissance du bulletin blanc.
Pour ou contre la reconnaissance du vote blanc ? Près de neuf Français sur dix se disent favorables à cette mesure, d'après un sondage Ifop-Synopa* publié mardi 28 mars. Selon les résultats, 86% des personnes interrogées veulent une vraie prise en compte du bulletin blanc. Et 40% voteraient blanc au premier tour de la présidentielle "si le vote blanc avait le pouvoir de rejeter l’ensemble des candidats", précise le sondage.
Qu'en disent les candidat à l'élection présidentielle ? Franceinfo fait le tour des prétendants à l'Elysée afin de vous donner leur avis sur le sujet.
Ceux qui sont pour
Benoît Hamon. "Je soumettrai à référendum la reconnaissance du vote blanc", indique le programme de Benoît Hamon (document PDF). Lors d'une interview accordée à BFMTV le 17 novembre 2016, il a ajouté : "Si demain, le vote blanc est en tête lors d'un scrutin, on annule et on reprogramme l'élection." Benoît Hamon a ainsi défendu "une démarche citoyenne" des électeurs "qui ne se reconnaissent dans aucun programme ni aucun candidat".
Nicolas Dupont-Aignan. Le candidat de Debout la France veut prendre en compte le vote blanc "pour respecter le sentiment populaire" : si le vote blanc dépasse 50% lors d’une élection, le scrutin sera reporté et les candidats battus ne pourront pas se représenter, ajoute-t-il.
Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise est également pour la reconnaissance du bulletin blanc. "Le vote blanc n'est pas neutre, il donne un avis. Il dit que les candidats proposés ne conviennent pas", a argumenté Jean-Luc Mélenchon lors d'une séance de réponses aux questions des internautes, le 16 janvier. Et si 50% des électeurs votent blanc, le scrutin sera annulé.
Je suis pour le vote obligatoire en tenant compte des bulletins blancs. #Punchline #C8
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 25 septembre 2016
François Asselineau. Le candidat de l'Union populaire républicaine est en faveur d'une "pleine et entière reconnaissance du vote blanc", indique le site du parti, pour qui écarter cette forme de vote est "injuste". "Ne voter pour personne indique une volonté de participer à l'élection mais marque un refus des choix proposés", défend l'UPR. Il promet qu'en cas de "victoire" du vote blanc, l'élection serait reportée "et tous les candidats de la première élection auraient interdiction de se représenter".
Jean Lassalle. Le député des Pyrénées-Atlantiques est lui aussi favorable à une reconnaissance du vote blanc. "J'ai plaidé pour qu'on l'institutionnalise pour les prochaines élections", avait tweeté le candidat en juillet 2016.
"Je milite pour le vote blanc. J’ai plaidé pour qu’on l’institutionnalise pour les prochaines élections" @SynopiaFr #VoteBlanc
— Jean Lassalle (@jeanlassalle) 12 juillet 2016
Ceux qui proposent un autre mode de scrutin
Jacques Cheminade. Le candidat propose sur son site "un souffle nouveau pour les institutions de la Ve République". Il veut ainsi étudier des "modes nouveaux de scrutin pour aboutir à des méthodes reflétant mieux les réalités". Il avance un système de "notation de zéro à 20 des candidats", afin de faire une moyenne pour chaque prétendant au poste. "Celui ayant obtenu le plus de points étant proclamé gagnant", indique le programme.
Philippe Poutou. Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste n'évoque pas le vote blanc dans son programme. Il propose toutefois de mettre fin à la Constitution de la Ve République, en supprimant notamment le poste de président de la République. Il veut ensuite installer un système de vote proportionnel intégral, indique son programme en ligne (document PDF), pour mieux représenter les petits partis.
Marine Le Pen. La candidate du Front national ne parle pas non plus du vote blanc dans son programme, mais elle propose l'instauration du "scrutin proportionnel à toutes les élections".
Ceux qui ne se prononcent pas
Emmanuel Macron et François Fillon. Le candidat d'En marche ! et celui de la droite ne s'expriment pas sur le sujet du vote blanc, comme le souligne le Huffington Post.
Nathalie Arthaud. Si la candidate de Lutte ouvrière ne mentionne dans son programme ni le vote blanc ni une nouvelle forme d'élection, elle critique tout de même le mode de scrutin actuel. "Dans ce système prétendument démocratique, les électeurs sont conviés à voter régulièrement mais ils n’ont aucune prise sur les décisions", déplore le programme de la candidate. Elle a toutefois indiqué qu'elle pourrait voter blanc au second tour de l'élection. "Je ne préfère ni les uns ni les autres", a-t-elle déclaré sur BFMTV.
* Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 1 600 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas), par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 22 mars 2017.
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