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Un ancien rapporteur de la Commission des comptes de campagne dénonce un système opaque et des "dysfonctionnements"

Jean-Guy de Chalvron a claqué la porte de la commission en novembre dernier, révèle "Le Parisien". Il accuse cette dernière de lui avoir demandé de revoir à la baisse ses propositions de régularisation, après des dépenses de campagne concernant Jean-Luc Mélenchon jugées litigieuses. Au-delà de ce cas, c'est tout le fonctionnement de l'instance de contrôle qui pose question, selon l'ancien rapporteur.

Article rédigé par franceinfo
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Une conférence de presse à la Commission nationale des comptes de campagne, le 15 octobre 2013 à Paris. (MAXPPP)

La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a-t-elle les moyens de ses ambitions ? L'un de ses rapporteurs, Jean-Guy de Chalvron, a claqué la porte en novembre 2017, révèle Le Parisien, car il s'est heurté au refus de la commission de prendre en compte ses remarques sur des anomalies relevées dans les dépenses de Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle de 2017.

Bisbilles autour d'une lettre de griefs

Selon ses calculs, les dépenses litigieuses qui ne pouvaient pas être remboursées par l'Etat représentaient 1,5 million d'euros, sur un total de 10,7 millions. Lors de la réunion du 20 novembre, la commission s'est donc penchée sur une "lettre de griefs" destinée au candidat. Celle-ci aurait suggéré au rapporteur "de revoir nettement à la baisse ses propositions de régularisation", écrit le quotidien. Une option écartée par Jean-Guy de Chalvron, qui a préféré partir après ce refus qu'il juge "extrêmement brutal".

De nombreuses divergences de fond sont apparues entre mes propres propositions de réformation et les recommandations de la commission. Vous m'imposez donc de signer une lettre de griefs au candidat qui ne reflète plus du tout le travail que j'ai fourni.

Jean-Guy de Chalvron

dans sa lettre de démission publiée par "Le Parisien"

Ce dernier a épluché au total 52 cartons de dépenses du leader de La France insoumise, mais il n'a pas eu accès aux comptes des autres candidats, ce qui n'exclut pas d'autres anomalies. En alertant Le Parisien, l'ancien rapporteur de la CNCCFP dit vouloir, selon le quotidien, pointer du doigt avant tout d'éventuels "graves dysfonctionnements" de la commission, et non mettre en cause Jean-Luc Mélenchon. Le quotidien précise que deux ou trois autres rapporteurs auraient également choisi de quitter la commission, confrontée à une masse de travail énorme.

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