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Régionales en Paca : Renaud Muselier lâché par des militants LR au profit du Rassemblement national

A un peu plus d’une semaine du premier tour, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le Rassemblement national progresse dans les intentions de vote : 41% des voix pour Thierry Mariani devant le candidat Les Républicains Renaud Muselier (34%), selon le dernier sondage de l'Institut Ipsos.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Renaud Muselier, alors président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur et président des Régions de France, interviewé en marge de la visite de Jean Castex à Toulon (Var), le 5 janvier 2021. (SOPHIE GLOTIN / FRANCE-BLEU PROVENCE)

Ils donnent de la voix, s’agitent tracts à la main pour les élections régionales, dont le premier tour aura lieu dimanche 20 juin. Marseille, avenue du Prado, le camp Muselier tracte et les militants encaissent. "C’est pas facile, on a beaucoup de refus", lâche l’un d’eux. Les échanges sont nourris entre les militants Les Républicains et les passants. "Renaud est en train de retourner sa veste", lâche une passante remontée. "Dans la mesure où ils sont alliés, ils sont complices quoi", abonde un autre.

L’échange est aussi symptomatique que symbolique. À Marseille,  "l’affaire de l’accord" entre La République en marche (LREM) et Renaud Muselier annoncé en mai avant d’être écarté devant le tollé de critiques, est restée en travers de la gorge de beaucoup d’électeurs de droite. Certains militants Les Républicains ont même quitté le parti pour rejoindre le Rassemblement national. C’est le cas de Gilbert. Ouvrier à la retraite, cet habitant de Vitrolles milite maintenant dans le camp adverse. "Je suis Républicain, je ne suis pas un République en marche. En tant que retraité, j’ai le temps, donc j’ai pas peur de le dire, je fais du tract et j’affiche." C'est aussi le cas de cet ancien gendarme varois, encarté chez LR, et qui, il y a trois semaines, a pris contact avec le RN et a proposé de prêter main forte, parce que, dit-il, "j'ai l'impression que la vraie droite se trouve du côté du Rassemblement national maintenant. Et je ne considère pas être extrémiste".

"Je ne comprends pas comment un parti de droite comme LR tape sans arrêt sur le Rassemblement national alors que les militants des deux camps sont très proches."

Un ancien militant LR

franceinfo

Un manque de leaders chez LR

Dans les Alpes Maritimes, après "l’affaire de l’accord" avec La République en marche, Jordan Minary a voté le retrait du soutien de son parti à Renaud Muselier comme 84% du comité départemental des Républicains. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, il milite ouvertement pour Thierry Mariani, le candidat du Rassemblement national. "Je reste chez les LR tout simplement pour donner puissance au final à mes mots, pour dire qu’il est possible de travailler ensemble, qu’il est possible de se rassembler. C’est un vote d’adhésion qu’il nous manque. Marine Le Pen a ce vote d’adhésion, Thierry Mariani a ce vote d’adhésion. Aujourd’hui, chez les Républicains, personne n’a ce vote d’adhésion."

Chez les Républicains, on se cherche des leaders parmi des seconds couteaux et c’est ça la crise. Le parti n’a plus de chef et il ne s’en trouvera pas tant qu’il ne sera pas capable de redéfinir sa colonne vertébrale, sa ligne idéologique.

Jordan Minary, encarté depuis trois ans chez Les Républicains

franceinfo

Son copain Benoit, qui a franchi  le cap il y plusieurs années, espère maintenant la défection de cadres des Républicains. "Cette ligne sera rompue et ce jour-là va arriver très vite", prédit-il. Tous se disent rassurés par l’image actuelle du Rassemblement national et jugent que Thierry Mariani, ex-ministre de Nicolas Sarkozy, est un excellent produit d’appel.

Le reportage à Marseille de Julie Marie-Lecomte

>> Les 9 listes aux Régionales 2021 en Provence-Alpes-Côte d'Azur : Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs, tête de liste Isabelle BONNET, Le Rassemblement écologiste et social, tête de liste Jean-Laurent FELIZIA; Un nôtre monde, tête de liste Mikael VINCENZI; L’écologie au centre, tête de liste Jean-Marc GOVERNATORI; Zou, la liste qui vous débarrasse du système, tête de liste Valérie LAUPIES; Construisons la région de demain (soutenue par le RN), tête de liste Thierry MARIANI; Rassemblement de la droite républicaine (Debout la France), tête de liste Noël CHUISANO; Oui la Provence ! tête de liste Hervé GUERRERA; Notre région d'abord, tête de liste Renaud MUSELIER. Le détail sur le site du Ministère de l'intérieur.

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