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Vidéo Des données d'électeurs français stockées aux Etats-Unis… sur des serveurs Amazon

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Des données d'électeurs français stockées aux Etats-Unis… sur des serveurs Amazon
Des données d'électeurs français stockées aux Etats-Unis… sur des serveurs Amazon Des données d'électeurs français stockées aux Etats-Unis… sur des serveurs Amazon (Complément d'enquête)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

C'est la nouvelle botte secrète de nombreux politiques : un logiciel qui promet… de vous faire gagner les élections. Problème : l'acteur phare de ce marché en plein essor en France, celui des data électorales, est américain. Des millions de données d'électeurs français sont hébergées sur le territoire des Etats-Unis… notamment sur des serveurs de la société Amazon. Un extrait de "Big data : quand les politiques nous ciblent !", à voir dans "Complément d'enquête" le 14 avril 2022.

La République en marche l'a "utilisé pour construire un parti… en partant de zéro", assure son site internet. La France insoumise comme Les Républicains ont eu recours à cette sorte d'agenda géant qui agrège par millions les coordonnées de leurs sympathisants et électeurs potentiels. Parmi les candidats présents au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, quatre travaillent avec ce logiciel : Anne Hidalgo (Parti socialiste), Fabien Roussel, (Parti communiste), Eric Zemmour (Reconquête !) et, depuis peu, Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts).

Cet outil numérique que tous les partis s'arrachent est américain. Le nom de cette plateforme qui héberge et organise les précieuses data que les partis ont récoltées pendant les campagnes est NationBuilder. L'entreprise revendique plus de 9 000 clients dans 112 pays, et la plus grande base de données au monde de militants de partis de tous bords. 

En tant que sous-traitant, Amazon "a accès aux données des citoyens européens"

Ces data sont-elles vraiment sécurisées ? Cette question qui ne semble pas préoccuper les partis politiques français ayant passé contrat avec NationBuilder, l'Union européenne se l'était posée en 2018. A l'occasion du lancement d'une plateforme destinée à inciter les jeunes à voter aux élections européennes, le Parlement européen avait passé un contrat avec la société américaine pour héberger toutes les données recueillies sur ce site. Ce qui avait motivé une enquête du Contrôleur européen de la protection des données.

Cette enquête est longtemps restée secrète, mais Pierre Dewitte, chercheur en protection des données de l'université de KU Leuven, en Belgique, a réussi à se procurer ses conclusions. Elles sont accablantes pour le géant américain.

Elles pointent le fait que "NationBuilder, en tant que sous-traitant, fait également appel à ses propres sous-traitants", explique-t-il à "Complément d'enquête". Et que pour stocker les données, il "s'est notamment basé sur Amazon Web Services, l'infrastructure logistique d'Amazon. Et forcément, il a fallu que les données des citoyens européens soient stockées sur ces serveurs. Amazon, c'est un exemple de sous-traitant de second rang qui a accès, effectivement, aux données des citoyens européens". C'est donc en partie dans les data centers du géant Amazon que sont hébergées les données recueillies par NationBuilder pour le compte de l'Europe, ou pour celui des partis politiques français…

Extrait de "Big data : quand les politiques nous ciblent !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 14 avril 2022.

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