Nouvelle mise en examen pour Eric Woerth, accusé de recel de financement illicite de parti politique
Eric Woerth a été mis en examen pour recel dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Hier, il avait déjà été mis en examen pour trafic d'influence passif.
L'ancien ministre UMP Eric Woerth a été à nouveau mis en examen jeudi 9 février, cette fois pour "recel de financement illicite de parti politique", dans l'enquête sur l'affaire Bettencourt, selon son avocat. Mis en examen la veille pour trafic d'influence passif, il a de nouveau été entendu par les juges jeudi au palais de justice de Bordeaux, d'où il est sorti vers 18 heures.
L'ancien trésorier de l'UMP est mis en cause par des enregistrements pirates effectués au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome. Ces derniers, validés le 31 janvier dernier par la Cour de cassation, suggèrent des opérations financières destinées à échapper au fisc, des immixtions de l'Elysée dans la procédure en abus de faiblesse concernant l'héritière de L'Oréal, ainsi que des liens troubles entre la milliardaire, Eric Woerth et son épouse Florence.
• Recel de financement illicite de parti politique
Eric Woerth est soupçonné d'avoir obtenu de Liliane Bettencourt des fonds en quantité illégale, qui auraient servi à financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Ces dons d'argent seraient intervenus à un moment où, selon une expertise réalisée en juin dernier, la milliardaire commençait à souffrir de ce que les experts considèrent comme une "démence mixte" et d'"une maladie d'Alzheimer à un stade modérément sévère", avec "un processus dégénératif cérébral lent".
• Trafic d'influence passif
Le trafic d'influence consiste à abuser de sa position pour protéger ou obtenir des avantages à un tiers auprès des pouvoirs publics. Ce délit est proche de la corruption. Le Code pénal donne une définition assez compliquée du trafic d'influence passif.
Pour simplifier, le trafiquant agit comme un intermédiaire entre le bénéficiaire et le destinataire. Il y a trafic actif lorsque la décision émane d'un particulier qui demande à une personne très influente d'abuser de son pouvoir. Il y a trafic passif lorsque la décision est prise par la personne influente elle-même. Ce déli est puni de dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.
L'accusation de trafic d'influence semble viser la manière dont le ministre est intervenu pour faire obtenir la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, qui dirigeait la société Clymène, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt. Ce dernier avait embauché l'épouse d'Eric Woerth, Florence, à l'été 2007. L'ancien ministre a lui-même remis les insignes au patron de sa femme en janvier 2008.
Contraint de quitter le gouvernement en novembre 2010, Eric Woerth a toujours réfuté ces accusations.
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