Euro 2021 : du scénario idéal à la désillusion, comment l'Angleterre a perdu le fil contre l'Italie
Après une entame de rêve, les Anglais ont peu à peu perdu la maîtrise d’une finale qui ne semblait pas pouvoir leur échapper.
Toutes les conditions étaient réunies pour mettre fin à une disette de 55 ans, mais l'Angleterre a vécu une nouvelle désillusion. Dans son antre sacrée de Wembley et devant une foule de supporters déjà ivre d'un succès tant attendu, la sélection de Gareth Southgate s'est écroulée face à l'Italie en finale de l'Euro 2021 dimanche 11 juillet (1-1, 3-2 t.a.b). Pourtant, tout avait parfaitement commencé.
La première offensive construite a été la bonne, après seulement deux minutes de jeu. Trouvé au second poteau grâce à un centre de son homologue de l'aile droite Kieran Trippier, Luke Shaw n'a laissé aucune chance à Gianluigi Donnarumma avec une reprise de volée limpide convertie en but avec la complicité du poteau. L'organisation surprise en 3-4-3 concoctée par Gareth Southgate n'a pas mis longtemps pour être efficace. Et jamais dans l'histoire de l'Euro une équipe n'avait marqué aussi tôt au cours d'une finale.
Péché de sérénité
Dans un fauteuil, les Anglais ont profité de leur entame exceptionnelle pour s'installer en patron, verrouillant la rencontre à double tour. Alors sûrs de leurs forces, ils ont affiché une sérénité déconcertante. Une fois la possession du ballon délibérément offerte à l'Italie, ils n'ont que très peu subi jusqu'à la pause, moment où l'issue paraissait scellée. Seule une frappe de l'extérieur de la surface du volontaire Federico Chiesa, passée juste à côté du poteau d'un Jordan Pickford à genoux et battu, a fait parcourir un frisson dans les gradins (35e).
Mais à force de laisser cette Nazionale plus joueuse que ses prédécesseures reprendre confiance en tâtant le cuir, tout en se satisfaisant du but inscrit sur son seul tir, l'Angleterre a joué avec le feu jusqu'à se brûler. Les alertes sont allées crescendo sur le but de Jordan Pickford. Lorenzo Insigne a d'abord léché l'équerre sur coup franc (51e). Puis, le même Insigne a forcé Pickford à l'arrêt dans l'angle fermé après une frappe de Chiesa (57e). Chiesa dont la frappe enroulée au sol a obligé le portier anglais à se mettre à l'horizontale (62e).
Les Italiens ont fini par être récompensés après un corner fuyant envoyé sur le poteau par une tête inattendue de Marco Verratti, et surtout suivie par un opportuniste Leonardo Bonucci devant la ligne de but (67e). "On avait parfaitement démarré et peut-être qu'on a un peu trop reculé", a reconnu l'attaquant anglais Harry Kane au micro de la BBC après la rencontre. Puis, Gareth Southgate a décidé d'imiter Roberto Mancini, récompensé plus tôt de son choix de faire entrer Domenico Berardi et de Bryan Cristante à la place des fantomatiques Nicolo Barella et Ciro Immobile (55e).
Des choix qui font mal
Mais en remplaçant Kieran Trippier par Bukayo Saka, le sélectionneur des Three Lions a remis en question le dispositif tactique qu'il avait justement installé pour cette soirée cruciale. Surtout, il est allé à l'encontre de la recherche de stabilité absolue qu'il prônait jusqu'à présent dans la compétition, en optant pour un choix offensif plutôt que pour du poste pour poste.
En revanche, Southgate est resté fidèle à lui-même en attendant la prolongation - qui n'aura pas permis à son équipe de cadrer un deuxième tir après le but - pour procéder à la majorité de ses changements (3/5 en l'occurrence dimanche soir) avec les entrées de Jack Grealish (99e) mais aussi de Marcus Rashford et Jadon Sancho uniquement pour la séance de tirs au but (120e).
J'ai choisi les tireurs. On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari.
Gareth Southgate, sélectionneur de l'Angleterreà ITV
A froid et avec une énorme pression sur les épaules, ces deux derniers ont évidemment manqué leur tir et plombé les Three Lions au moment clé. La troisième tentative ratée a été l'oeuvre d'un autre Golden boy entré en jeu, Bukayo Saka. Pour bien appuyer les mauvais choix de Gareth Southgate, la séance de tirs au but a reproduit le schéma de la rencontre avec des débuts parfaits (2/2) avant l'effondrement (0/3). Comme si tout se déroulait trop bien pour elle, l'Angleterre reste maudite, comme condamnée à voir les portes de la gloire se fermer perpétuellement devant elle.
One kick won’t define you as a player or person, Marcus. Remember that.
— Manchester United (@ManUtd) July 11, 2021
❤️ We look forward to welcoming you home.#MUFC pic.twitter.com/DuSEJaQfo6
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