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France-Allemagne : à Munich, en terrain conquis

Mardi soir, l’équipe de France s’est imposée à Munich face à l’Allemagne (1-0). Pendant la rencontre, 2 450 supporters tricolores ont soutenu les Bleus, avant un dénouement parfait.

Article rédigé par franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Munich, Denis Menetrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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Les supporters français dans l'Allianz Arena de Munich lors de France-Allemagne, le 15 juin (ANDRE WEENING / ORANGE PICTURES)

Et dire que tout aurait pu s’arrêter si vite : à quelques secondes du coup d’envoi de la rencontre remportée par la France contre l’Allemagne mardi 15 juin (1-0), les personnes présentes dans la tribune présidentielle et dans la tribune de presse de l’Allianz Arena de Munich ont vu s’approcher de très près un militant de l’association écologiste Greenpeace, désireux de faire passer un message. Sauf que son ULM s’est pris dans la toile de la spidercam, et celui-ci a manqué de peu de provoquer un drame qui aurait pu remettre en question la tenue de la rencontre.

Cet atterrissage raté était proche de briser le rêve des 2 450 supporters français, qui avaient osé braver toute la tambouille administrative que représente aujourd’hui un déplacement à l’étranger. Ce contingent tricolore avait donc traversé la frontière pour se rendre en Bavière afin de continuer d’apporter un peu de baume au cœur aux joueurs de Didier Deschamps, déjà soutenus par 5 000 personnes face à la Bulgarie le 8 juin dernier (3-0).

Six heures de bus pour ces trois supporters venus de Lorraine, douze heures pour ceux venus de région parisienne, un réveil bien matinal pour d’autres afin de prendre l’avion mardi en direction de Munich. Le tout pour chanter la Marseillaise à tue-tête, se donner corps et âme dans un stade hostile où plus de 12 000 spectateurs allemands n’attendaient qu’une chose : que la Nationalmannschaft croque les champions du monde en titre.

Le cœur de Munich pris d'assaut en début d'après-midi

Avant cela, à quelques heures du coup d’envoi, la ville de Munich était enfin passée en "mode compétition", plus que ces derniers jours où le calme régnait encore dans la capitale bavaroise. On y croisait quelques supporters allemands mais surtout beaucoup de Français prêts à en découdre, profitant tout de même de ces dernières heures de répit pour faire un peu de tourisme et goûter les bières locales. À Marienplatz, le centre névralgique de Munich, les supporters des Bleus réalisaient un coup de force et affirmaient leur présence aux alentours de 14 heures.

À peine quatre heures plus tard, tout ce petit monde envahissait le parvis de l’Allianz Arena où l’heure était à la fête. "Chaaaaampions du monde", n’ont pas arrêté de rappeler les supporters français avant d’entrer dans l’enceinte. Loin d’être accablés par la chaleur de Munich, ces derniers ont enchaîné dans les tribunes, faisant preuve d’une belle endurance. "L’ambiance était incroyable. Ça fait quelques années que je vais en tribunes, et c’est l’une des meilleures ambiances que j’ai vécues", nous expliquait Fabian, membre du groupe des Irrésistibles Français, après la rencontre.

"On avait l'impression d'être au stade de France"

À l’image du premier quart d’heure des Bleus sur la pelouse, les 2 450 supporters français ont subi face aux Allemands. Puis la rencontre s’est emballée et la partie tricolore du stade est tombée dans l’ivresse avec l’ouverture du score contre son camp de Mats Hummels (20e). Une "clim", comme on l'appelle dans le jargon footballistique : entendez par là cela a refroidi rapidement les ardeurs du plus grand monde du côté allemand.

Il y eut des "clims" côté français également : les deux buts refusés de Kylian Mbappé (66e) puis de Karim Benzema (85e), le penalty non-sifflé pour une faute d’Hummels dans la surface (78e). Pas assez pour décourager le peuple tricolore. "On a eu l’impression d’être au stade de France, c’était un régal. Plus on haussait le ton, plus les Bleus se donnaient, c’était extraordinaire", soufflait Sofiane après la rencontre. Le temps d'une soirée, l’Allianz Arena s’est donc parée de bleu-blanc-rouge, même si les supporters allemands ont également donné de la voix pour pousser les leurs à aller chercher l’égalisation.

Une pression qu’a subie Hugo Lloris, qui s’est fait quelques ennemis en Bavière en gagnant du temps dès la demi-heure de jeu. De leurs côtés, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, les locaux de l’étape puisqu'ils évoluent au Bayern Munich, n’ont pas non plus été épargnés par le public allemand, malgré la violence du coup de genou subie par le premier sur un choc avec Robin Gosens (58e).

Des supporters français aux abords de l'Allianz Arena de Munich après la victoire de la France contre l'Allemagne, le 15 juin (MATTHIAS BALK / DPA)

Prochaine étape du côté de Budapest

"Je ne pense pas que l’ambiance hostile peut être déstabilisante, on attend ça depuis un long moment", expliquait Thomas Lemar le 5 juin dernier à propos de ce choc face à l’Allemagne à Munich, avant de poursuivre : "On sera à l’extérieur, mais une bonne partie du public sera français et va mettre de la voix pour nous encourager." Hier soir, Paul Pogba et ses coéquipiers ont en effet pu compter sur leurs supporters, venus donner de la voix pour les encourager, et sont allés les remercier après cette victoire au forceps face aux Allemands.

"On a fait ça évidemment pour les joueurs, mais aussi pour tous nos potes qui ont dû se résigner à rester à la maison", soulignait Fabian. Malgré l’absence de certains, nul doute que les supporters tricolores seront également présents à Budapest pour le deuxième match face à la Hongrie samedi. Le tour d’Europe des Bleus et des fans de l’équipe de France ne fait que commencer. Il pourrait se terminer par un sacre le 11 juillet prochain à Londres.

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