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Euro 2021 : Joakim Maehle, la révélation danoise de l’Euro que souhaitait recruter l’Olympique de Marseille

Tout proche de signer à Marseille l’été dernier, Joakim Maehle éblouit l’Euro 2021 de son talent. Mercredi soir, il disputera la première demi-finale de sa carrière internationale face à l’Angleterre.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Joakim Maehle après la victoire du Danemark face au pays de Galles, le 26 juin (PIROSCHKA VAN DE WOUW / AFP)

Les dirigeants de l'Olympique de Marseille peuvent s'en mordre les doigts. Depuis plusieurs semaines, ils observent, envieux et sans doute avec quelques regrets, les performances détonantes de Joakim Maehle, le latéral gauche de 24 ans du Danemark. Mercredi 7 juillet, les Rouge et blanc compteront une fois de plus sur les qualités de leur piston, aujourd'hui à l'Atalanta Bergame, pour faire la différence face à la forteresse anglaise, en demi-finale de l'Euro à Wembley.

C'est donc du côté de l'Atalanta qu'on se frotte les mains : une série de prestations remarquées dans une grande compétition fait généralement exploser la valeur d'un joueur. Pourtant, en octobre dernier, tout semblait bouclé pour l'arrivée de Maehle à Marseille. Son club de l'époque, Genk, était d'accord avec l'OM. Il ne restait plus que quelques détails à régler, mais l'opération a capoté le 5 octobre, dans les dernières heures du mercato estival.

André Villas-Boas, entraîneur de Marseille à l'époque, soulignait les raisons de cet échec quelques semaines plus tard : "Maehle reste sur notre liste mais Genk demande trop d'argent pour lui. Je ne pense pas que ce sera possible." Le jour du transfert avorté, Maehle se fendait d'un tweet traduisant sa déception de ne pas signer à l'OM : "Pas de mots." La déception passée, le latéral danois signait en janvier à l'Atalanta Bergame, contre 12 millions d'euros, une somme qui convenait cette fois à Genk.

Le facteur X côté danois

Depuis, les supporters de la Dea ont appris à le connaître et l'apprécient, et ceux du Danemark l'adorent, surtout depuis le début de l'Euro. Avant la compétition, Maehle ne comptait que dix petites sélections. En quelques semaines à peine, le Danois s'est mué en l'une des révélations de la compétition. "Maehle est fantastique depuis le début du tournoi", assurait la légende des Three Lions Ian Wright à la télévision anglaise, après la victoire du Danemark en quart de finale contre la République tchèque (2-1).

Lors de cette rencontre, Maehle réalise la plus belle passe décisive de l'Euro, avec un délice de centre d'extérieur du pied pour la reprise du Niçois Kasper Dolberg. Après avoir surnagé lors des deux défaites d'entrée du Danemark face à la Finlande (0-1) et la Belgique (1-2), Maehle enchaîne les prestations de haut niveau. Depuis son aile gauche, le piston, droitier, a inscrit son premier but face à la Russie (4-1) lors du dernier match de groupe, d'une frappe pleine de sang-froid.

C'était avant de montrer qu'il est également polyvalent : face au pays de Galles (4-0), en huitième de finale, Maehle a terminé la rencontre sur le côté droit, pour inscrire le troisième but du match d'une belle frappe du gauche. Une lucidité étonnante dans le dernier geste pour un joueur qui n'en finit plus de cavaler le long de son couloir. Il est le Danois qui court le plus depuis le début du tournoi, avec plus de dix kilomètres parcourus en moyenne par match.

Joakim Maehle délivre un centre de l'extérieur du pied pour le deuxième but du Danermark face à la République tchèque, le 3 juillet à Bakou (DARKO VOJINOVIC / AFP)

Un grand cœur et trois poumons

Une endurance qui n'a pas manqué d'amuser son sélectionneur Kasper Hjulmand après le match contre la Russie : "Je ne sais pas s'il est encore en train de courir. Il ne fait que courir. Il est très, très fort. Il court énormément. Je ne sais pas ce qu'il mange, mais il court beaucoup." Face à la République tchèque en quart de finale, Hjulmand a, comme tout son staff et ses joueurs, retenu son souffle juste avant la mi-temps, quand Maehle s'est retrouvé au sol, touché à la cheville.

Heureusement pour le Danemark, le latéral s'est relevé et a repris sa place sans broncher. Car Maehle veut terminer l'Euro pour son capitaine Christian Eriksen, victime d'un arrêt cardiaque lors du premier match face à la Finlande et que le latéral a vu, avec ses coéquipiers, après leur deuxième rencontre face aux Belges. "J'avais écrit à Christian pour lui dire que j'avais besoin de le toucher et de le voir pour être certain qu'il allait bien. Heureusement, c'était le cas", expliquait Maehle après cette entrevue.

Encore trop fougueux, parfois trop gourmand dans les un-contre-un qu'il maîtrise pourtant bien, Maehle possède, à 24 ans, une grande marge de progression. Notamment dans le dernier geste, où il a parfois pêché face à la Belgique, le pays de Galles et la République tchèque avec des occasions de but gâchées.

Pour s'imposer comme LA révélation du tournoi, Maehle va devoir prouver mercredi soir qu'il peut briller face à une grande sélection. Lui et ses coéquipiers connaissent la recette d'une victoire à Wembley : le latéral danois avait joué 45 minutes le 14 octobre dernier, lorsque le Danemark s'était imposé sur la pelouse de l'Angleterre lors d'un match de Ligue des nations (1-0).

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