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France-Bulgarie : les mesures sanitaires ont-elles été respectées au Stade de France ?

Les images de supporters regroupés dans une même tribune mardi soir ont beaucoup fait réagir. La FFF évoque auprès de franceinfo: sport des problématiques d'organisation, de sécurité et de gestion des flux.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Les supporters français étaient de retour, mardi 8 juin, au Stade de France, pour le dernier match de préparation des Bleus avant le début de l'Euro, vendredi 11 juin. (FRANCK FIFE / AFP)

Des mois qu'ils attendaient ça. Les joueurs de l'équipe de France ont retrouvé le public au Stade de France, mardi 8 juin, lors de leur dernier match de préparation face à la Bulgarie, avant le début de l'Euro, qui commence vendredi. Pour l'occasion, la Fédération française de football (FFF) a invité 5 000 personnes, parmi lesquels des soignants, des membres de la famille du football ou encore des étudiants.

Si la victoire des Bleus a bien évidemment fait le bonheur des fans, un autre sujet a également fait réagir : les images du match montrant des supporters regroupés dans une même tribune, sans distanciation physique apparente. Quelles étaient les règles sanitaires pour ce match au Stade de France ? Et, surtout, ont-elles été respectées ? Franceinfo: sport fait le point. 

Un pass sanitaire était obligatoire pour entrer dans le stade

Pour les 5 000 chanceux présents au Stade de France mardi soir, il leur était obligatoire de présenter un pass sanitaire à l'entrée du stade. Celui-ci avait la forme d'un QR code à scanner via l'application TousAntiCovid ou sur papier. Ce QR code avait pour objectif de prouver la non-positivité des supporters grâce à un test PCR ou antigénique de moins de 48 heures, ou un schéma complet de vaccination, ou encore une preuve de rétablissement (test positif). 

Sur ce point, "toutes les mesures ont été respectées", affirme le service de presse de la Fédération française de football (FFF) à franceinfo: sport. Ce que confirme un supporter présent mardi soir. "C'était très bien vérifié à l'entrée du stade, et ça a d'ailleurs créé pas mal de queue", raconte Basile Brigandet, supporter habitué des stades. "Mais comme l'ouverture a été très tôt, 2h30 avant le match, il y a eu un flux continu. Par rapport à d'habitude, il fallait scanner son billet, puis scanner son pass sanitaire, puis la fouille."

En plus de ce pass sanitaire, chaque spectateur devait également porter un masque, respecter une distance d'un mètre avec les autres spectateurs durant tous ses déplacements, respectez son numéro de place et utiliser les bornes de gel hydroalcoolique.

Un siège sur deux condamné

Une fois dans le stade, les supporters étaient séparés par un siège vide. "3 431 spectateurs étaient répartis dans la tribune Est basse du Stade de France qui compte 7 000 sièges. Un siège sur deux avait été gelé, avec un positionnement en quinconce. Chaque spectateur avait donc un siège vide autour de lui (devant, derrière, à droite et à gauche)", nous a expliqué la FFF.  Ce dispositif, qui permettait de respecter les règles de distanciation, a été validé par les autorités, a par ailleurs rappelé la Fédération. 

Un siège sur deux a été condamné pour respecter les mesures sanitaires.  (Alix Loyer)

"Une fois arrivé dans le stade, on avait chacun un rang et une place attribuée, avec un siège d'écart entre chacun, matérialisé avec du ruban sur les sièges. J'ai trouvé que ça a été plutôt bien respecté", explique Basile Brigandet, qui était en tribune debout aux côtés des Irréductibles Français. Et même dans ce cas de figure, les règles ont été suivies selon ce supporter. "Debout, on aurait pu croire que ce serait moins bien respecté, mais finalement c'était le cas et il y avait pas mal de vigiles qui faisaient attention à ça. Les gens étaient conscients qu'il fallait faire attention, ça a aussi été rappelé par les kapo des groupes de supporters".

"Comme on pouvait manger et boire, les masques n'étaient pas forcément mis tout le temps, nuance Alix Loyer, une supportrice, invitée au stade par le président de l'association Cop'1. Les sièges un sur deux étaient de moins en moins respectés avec le temps qui passait, les buts et l'ambiance."

Comment expliquer ces images de foules regroupées ? 

Bien que les distanciations semblent avoir été à peu près respectées, les images des supporters diffusées mardi soir semblent montrer des foules assez denses et compactes, ce qui a questionné à la fois les téléspectateurs et les supporters présents dans le stade. "C'est vrai qu'on s'est interrogé sur la logique de mettre tout le monde au même endroit mais je pense que c'est aussi pour simplifier leur organisation", s'est demandé Alix Loyer. Pour la FFF, ces images sont en trompe l'oeil. "Les images à la télévision écrasent beaucoup le champ de vision", explique la Fédération. 

Si la FFF a décidé de regrouper les spectateurs, c'est surtout pour des raisons d'organisation, de sécurité et de gestion des flux. "On pouvait faire respecter le protocole sanitaire en regroupant les spectateurs dans la même tribune", assure la FFF. 

Pour d'autres supporters, ces images relancent toutefois de vieux débats. "Quand je revois les images, je trouve que le message envoyé n'est vraiment pas bon, estime Basile Brigandet. On nous a privés de stade sous prétexte de vouloir limiter les rassemblements, et là, dans un stade de 80 000 places, on met plus de 3 000 personnes sur 7 000 places. Je suis allé dans d'autres stades en Europe et les spectateurs étaient répartis dans toute l'enceinte. Je ne sais pas pourquoi on fait ça en France, c'était déjà le cas pour la finale de la Coupe de France. Ca laisse perplexe sur le fait qu'on ait été privés de tribunes pendant des mois, ça ravive le débat." 

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