Euro 2021 : Viktor Orban "d'accord" avec les supporters qui ont hué les joueurs irlandais agenouillés avant d'affronter la Hongrie à Budapest
D'après Viktor Orban, il n'y a que face à Dieu qu'on peut s'agenouiller et les positions politiques n'ont rien à faire dans le football.
"C'est une provocation". Lors d'une conférence de presse donnée jeudi 10 juin, Viktor Orban, le Premier ministre de la Hongrie, a pris la défense des supporters hongrois qui ont hué les joueurs irlandais mardi, au moment où ces derniers avaient décidé de s'agenouiller avant le coup d'envoi d'un match amical contre la Hongrie à Budapest (0-0). Le chef du gouvernement d'un pays qui accueillera trois matches de poule de l'Euro 2021 (dont Hongrie-France le 19 juin et Portugal-France le 23 juin) et un huitième de finale avec une jauge à 100%, a demandé à ce que la culture de son pays soit respectée par les pays invités.
"Je suis d'accord avec les supporters"
"Si vous êtes invités dans un pays, alors comprenez sa culture et ne le provoquez pas. De notre point de vue, ce geste est inintelligible, c'est une provocation. Les fans ne choisissent pas toujours la forme la plus élégante pour réagir à la provocation, mais on doit comprendre leurs raisons. Je suis d'accord avec les supporters", a déclaré celui qui dirige la Hongrie depuis le 29 mai 2010. D'après lui, son pays n'a pas à porter le poids de la culpabilité des anciens pays esclavagistes.
The Republic of Ireland's players were booed and jeered by some Hungary fans as they took a knee before kick-off in their friendly in Budapest. pic.twitter.com/15npHfKZcE
— Sky Sports Football (@SkyFootball) June 8, 2021
"Je n'ai aucune sympathie pour ce business de l'agenouillement. Je ne pense pas que ces choses-là aient leur place sur le terrain. Le sport, c'est autre chose. Les athlètes se battent debout", a-t-il poursuivi. D'après Viktor Orban, on ne doit s'agenouiller que devant Dieu. L'équipe nationale de Hongrie avait d'ailleurs prévenu avant l'Euro 2021 qu'elle ne poserait pas genou à terre en s'appuyant sur sa campagne "le racisme n'est pas un terrain de jeu".
Jouez messieurs et surtout en silence
En conférence de presse après le match en question disputé mardi, le sélectionneur de l'Irlande Stephen Kenny avait trouvé la réaction des supporters hongrois "incompréhensible" et "dommageable" pour la Hongrie en vue de l'Euro. L'attaquant de la Hongrie Adam Szalai n'a pas non plus apprécié l'attitude des tribunes à l'égard de ses adversaires, montrant du doigt le badge "respect" de son maillot au moment des sifflets."C'est évidemment décevant de voir les fans d'un stade entier nous huer parce qu'on pose le genou à terre. Ce sport tente d'arrêter le racisme et c'est un signe pour dégager le racisme de notre société", avait quant à lui réagi l'attaquant irlandais Adam Idah, dont le père est né au Nigeria.
Le geste a été réalisé pour la première fois en septembre 2016 par le joueur de football américain Colin Kaepernick pour protester - au moment de l'hymne national avant un match - contre les violences policières et le traitement inégalitaire des minorités aux Etats-Unis. Il a, depuis, été reproduit par d'autres athlètes d'autres sports et d'autres équipes jusqu'à devenir un marqueur de ralliement politique contre le racisme.
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