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Euro 2022 : comment le titre surprise des Néerlandaises en 2017 a transformé le football féminin aux Pays-Bas, adversaires des Bleues samedi

Les Oranje pourront compter sur plusieurs milliers de supporters à Rothertam, samedi, lors de leur quart de finale contre la France. L'engouement autour de la sélection néerlandaise ne s'est pas démenti depuis sa victoire en 2017 à domicile.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La milieu de terrain Jill Roord célèbre son but, ensuite refusé, contre le Portugal à Leigh, le 13 juillet 2022. (DANIEL MIHAILESCU / AFP)

Une affiche choc conclut les quarts de finale de l'Euro. L'équipe de France défie les Pays-Bas, tenants du titre, samedi 23 juillet à Rotherham (Royaume-Uni). Depuis leur sacre à domicile voilà cinq ans, les Néerlandaises ont fait de leur pays une place forte du football féminin en Europe. Elles ont également permis à la discipline de progresser chez elles, sur le terrain comme en tribunes.

Si elles ont soulevé le trophée au stade d'Enschede, le 6 août 2017, l'objectif des Néerlandaises "n'était pas tant de remporter le titre, mais de prouver que le football féminin était au niveau, et qu'elles pouvaient évoluer au plus haut niveau", précise Annemarie Postma, journaliste indépendante néerlandaise. "Et ça a très bien fonctionné pour elles", résume spécialiste de la sélection féminine.

Un enchaînement de réussites sportives

La victoire a aussi permis d'accélérer le développement du championnat national, l'Eredivisie, surtout quand certaines des héroïnes de l'épopée sont rentrées dans leurs clubs... aux quatre coins de l'Europe. "La Ligue et les clubs ont réalisé qu'il fallait travailler pour offrir un environnement compétitif aux joueuses", explique Annemarie Postma. "Les plus grands clubs ont mis en place des contrats pour permettre aux joueuses d'être payées en jouant à temps plein. Le niveau a augmenté et le championnat est en train de progresser." A l'avenir, l'objectif est de voir rester dans leurs clubs formateurs les meilleures joueuses du pays.

La situation a aussi évolué sur le plan de la diffusion télévisée. A la fin de l'été 2017, ESPN Netherlands a acquis les droits pour retransmettre une rencontre par journée de championnat.

Les Néerlandaises soulèvent le trophée de l'Euro à Enschede, le 6 août 2017. (JOHN THYS / AFP)

Les résultats sur le terrain ont ainsi suivi cette bonne dynamique. En 2017, les Néerlandaises avaient frappé un grand coup en allant chercher le titre après être sorties des poules pour la deuxième fois seulement de leur histoire sur la scène européenne. En s'appuyant sur le jeu offensif développé à l'Euro, les Oranje se sont qualifiées pour la première finale de Coupe du monde de leur histoire deux ans plus tard en France, avant d'être stoppées à une marche de la gloire par les Etats-Unis, la meilleure équipe de la planète.

En quelques années, les Pays-Bas ont donc pris toute leur place dans le gotha européen et mondial. Avant le début de l'Euro 2017, elles ne figuraient même pas dans le top 10 du classement Fifa. Depuis 2019, elles alternent entre la troisième et la quatrième place.

Le soutien indéfectible du public

Surtout, la sélection néerlandaise a réussi à trouver son public, qui la suit désormais en nombre à chaque rencontre. Le succès des femmes en 2017 est arrivé à une période creuse pour la sélection masculine, absente de l'Euro 2016 et de la Coupe du monde 2018. Vivianne Miedema et ses coéquipières sont alors devenues garantes de la fierté des supporters qui "attendaient des victoires et du succès sous le maillot orange", raconte Annemarie Postma.

Depuis le début du tournoi en Angleterre, les milliers de supporters néerlandais se sont fait remarquer à Sheffield et à Leigh avec leurs défilés et leurs chants. En 2019, déjà, ils étaient 15 000 à avoir envahi le centre-ville de Valenciennes (Nord) avant de rallier le stade du Hainaut pour le deuxième match de poules de leur équipe contre le Cameroun.

"Depuis l'Euro, tous les matchs sont à guichets fermés, des matchs de qualification aux grandes compétitions. Même les entraînements ouverts au public font le plein", souligne Annemarie Postma. "Beaucoup avaient dit que c'était une mode, que ça passerait, mais le public est resté." Les fans des Oranje devraient à nouveau être présents en nombre à Rotherham, samedi soir, pour apporter leur soutien. Avant de vivre, peut-être, un nouveau moment d'histoire.

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