Euro 2024 : face à la situation politique, l'initiative commune des Bleus se fait toujours attendre
Il n'y a pas eu une conférence de presse sans une question sur le sujet. Depuis l'arrivée des Bleus en Allemagne, quelques jours après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et de la tenue de nouvelles élections législatives, la politique s'invite chaque jour dans l'actualité des Bleus. Mais si le capitaine Kylian Mbappé a évoqué la possibilité d'un communiqué commun des joueurs de l'équipe de France, celui-ci tarde à venir, à six jours du premier tour, dimanche 30 juin.
"En tant qu'équipe, on a pensé à faire quelque chose pour essayer de protéger cette compétition, sans être indifférent à la situation. On a échangé sur un message qu'on pourrait donner […]. On y a bien réfléchi et on va faire quelque chose très bientôt", déclarait Kylian Mbappé le 16 juin, à la veille du match contre l'Autriche. Une semaine plus tard, l'initiative commune aurait-elle pris du plomb dans l'aile ?
Depuis, Adrien Rabiot a affirmé ne pas trop vouloir que l'Euro soit "parasité par ces histoires", puis le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, a souhaité que "ce qui est l'ADN de l'équipe de France, c'est-à-dire d'être une équipe qui rassemble, soit toujours présent dans l'esprit des joueurs". Interrogé sur le sujet, Antoine Griezmann a quant à lui ajouté de l'incertitude sur la publication de ce communiqué : "On verra si ça va se faire ou non."
Pour Aurélien Tchouameni, "c'est quelque chose qui va refaire surface"
En conférence de presse dimanche 23 juin, dans une période un peu creuse alors que la politique et la fracture du nez de Kylian Mbappé ne vampirisent plus totalement l'actualité de l'équipe de France, une question posée à Aurélien Tchouameni a remis le sujet sur la table. "L'histoire du communiqué, c'est quelque chose dont on a parlé ensemble, mais on n'en a pas reparlé parce qu'il y avait le match. Je suis sûr que ça va refaire surface", a répondu le Madrilène, sans savoir toutefois si les joueurs avaient la même opinion sur le sujet. "Je ne sais pas si on a tous la même vision des choses, je le pense. Je n'ai pas parlé avec les 25 joueurs, je n'ai pas l'arrogance de dire que je connais la position de chacun. S'il y a un communiqué, de toute façon, vous serez les premiers informés", a-t-il ajouté.
Le milieu de terrain du Real Madrid a également pris position en déclarant avoir "horreur des extrêmes" et en s'affirmant en faveur d'une "politique d'unité". Puis, comme tous ses coéquipiers avant lui, préparés à être questionnés sur le sujet, il a appelé "tout le monde à aller voter et à prendre conscience que chaque vote aura une importance primordiale". Cela devrait être la teneur d'un éventuel communiqué, qui devrait attendre l'après-match contre la Pologne mardi, alors que les Bleus, briefés, rappellent et regrettent tour à tour le taux d'abstention proche de 50% lors des élections européennes.
Une manière consensuelle de se positionner face aux injonctions médiatiques, comme en 2022, au Qatar, où les Bleus avaient exprimé dans un communiqué leur attachement "au respect des droits humains", leur "refus de toutes formes de discrimination", ainsi que leur soutien aux ONG "qui œuvrent pour la protection des droits humains".
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