Euro 2024 : même depuis l'élimination de leur équipe, les fans allemands vivent la fin du tournoi avec passion
À quoi mesure-t-on un pays de football ? Peut-être aux quelque 15 millions de téléspectateurs recensés pour les demi-finales de l'Euro, pour environ 57% de part de marché (contre 4,8 millions et 25,9% en France pour le match entre les Pays-Bas et l'Angleterre). Même si leur équipe a été éliminée aux portes du carré final, les Allemands, hôtes de la compétition, continuent à se passionner pour la fin du tournoi, dont le vainqueur sera sacré dimanche 14 juillet.
Dans les rues des grandes villes allemandes, les maillots du National Elf sont toujours bien présents, et fièrement portés par les supporters locaux. C'était par exemple le cas jeudi soir, lors de l'une des retransmissions publiques de la demi-finale Pays-Bas-Angleterre, organisée par le magazine 11 Freunde. Pas moins de 2 235 écrans ont été spécialement installés pour l'Euro dans la capitale allemande, rapporte le média Kurier. "Notre équipe a vraiment montré un bel état d'esprit et a bien joué durant ce tournoi, elle a créé un grand sentiment d'unité, donc oui, je porte toujours le maillot", sourit Lilly, parmi les 400 personnes présentes devant les écrans géants.
Et depuis leur élimination, les Allemands vivent cet Euro par procuration. Lors d'Espagne-France, ils ont par exemple copieusement sifflé l'Espagnol Marc Cucurella, coupable d'une main non sifflée contre l'Allemagne. Puis jeudi soir, ils soutenaient majoritairement leurs voisins néerlandais lors de la seconde demi-finale. "Leurs supporters sont vraiment super depuis le début du tournoi", souligne Noa, un fan allemand déçu en fin de match.
Après le soutien pour les Pays-Bas, le soutien pour l'Espagne ?
Au lendemain de la victoire anglaise sur les Néerlandais (2-1), l'Euro de football ne faisait pas les gros titres de la presse allemande. Les unes étaient plutôt consacrées au sommet de l'Otan, mais la compétition occupe tout de même les premières pages. "Sur les sites d'information et les réseaux sociaux, tout le monde en parle beaucoup. Ça unit les Allemands, et c'est une compétition qui arrive au bon moment pour notre pays après des moments difficiles, comme la guerre en Ukraine", affirme Noa, maillot de l'international allemand Florian Wirtz sur le dos.
"La question ce n'est pas de savoir si on va regarder le match, mais où est-ce qu'on va le regarder. Le tournoi ne s'arrête pas même si l'Allemagne est éliminée, et c'est super de pouvoir goûter à l'accueil d'un si grand évènement dans notre pays, on veut profiter de cette atmosphère", poursuit Lilly. La supportrice allemande sera, comme beaucoup de ses compatriotes, derrière l'Espagne en finale. "Au moins on pourra dire qu'on a perdu contre le champion, alors que l'Angleterre ne joue pas très bien", affirme-t-elle. "Et les fans anglais ont la réputation d'être violents et arrogants. S'ils gagnent, on va en entendre parler pendant des années", complète Konstantin. Quoi qu'il en soit, les fan zones situées devant le Reichstag et la Porte de Brandebourg à Berlin, devraient de nouveau être pleines.
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