France-Autriche : de gros progrès, la patte Rangnick, l'absence d'Alaba... Ce qu'il faut savoir sur le premier adversaire des Bleus à l'Euro 2024
"On a tous hâte de commencer la compétition. C’est un peu long d'attendre, c’est vrai.” Benjamin Pavard et les Bleus vont enfin pouvoir débuter leur Euro, lundi 17 juin. Un match les attend à Düsseldorf (Allemagne) contre l'Autriche. Un adversaire qu'ils connaissent en partie grâce à une double confrontation en Ligue des nations il y a deux ans (1-1 en Autriche puis victoire 2-0 en France). Mais, attention, cette équipe a montré de gros progrès depuis et n'est pas du genre à jouer avec le frein.
Un maître tacticien à la tête de l'équipe
"Il m'a entraîné, c'est même lui qui m'a amené en Allemagne." Le défenseur des Bleus, Dayot Upamecano, connaît très bien Ralf Rangnick, le coach qui sera sur le banc autrichien lundi. Celui qu'on appelle "le professeur" s'est taillé une sacrée réputation dans le milieu des entraîneurs en Europe. Membre du "clan des Souabes", un collectif de penseurs du jeu qui a révolutionné l'approche tactique du football en Allemagne, on lui attribue la paternité du gegenpressing, une pression importante exercée haut sur le terrain, juste après la perte de balle.
Depuis son arrivée au printemps 2022, il a mis l'accent sur l'intensité. "C'est une équipe très solide, qui aime presser. Ils commencent les matchs très, très fort", a observé Marcus Thuram, coéquipier de Marko Arnautovic à l'Inter Milan. "Pour moi, une équipe de football, c’est comme un orchestre : si tu as un concert le samedi soir, tu dois avoir joué avec le même rythme et la même intensité que sur scène pendant la semaine", se justifiait Rangnick dans une longue interview à So Foot en mars 2020.
Pour mettre en œuvre ses principes, il peut compter sur le volume de jeu de ses milieux Konrad Laimer (Bayern Munich) et Marcel Sabitzer (Borussia Dortmund), titulaires au sein des meilleurs clubs de la Bundesliga.
Et si c'était la surprise de l'Euro ?
Face à la présence de la France et des Pays-Bas, l'Autriche n'est évidemment pas considérée comme l'une des équipes favorites du groupe D. Par ailleurs, elle ne participe qu'au quatrième Euro de son histoire, compétition dans laquelle elle n'a jamais fait mieux qu'un huitième de finale, mais c'était lors de la dernière édition en 2021. "Das Team" avait alors regardé dans les yeux l'Italie, future championne, ne s'inclinant qu'au terme de la prolongation (1-2).
Elle a accumulé un peu plus de confiance l'année suivante en tenant les Bleus en échec à Vienne en Ligue des nations (1-1). "C'est vrai qu'on avait pris un coup là-bas", s'est remémoré Theo Hernandez, samedi. En 2024, la dynamique des joueurs de Rangnick est excellente. Ils restent sur sept matchs sans défaite (et même une seule défaite sur les 14 dernières sorties) avec des victoires contre l'Allemagne (2-0), la Turquie (6-1) ou encore la Serbie (2-1), autant d'équipes participants à l'Euro.
"C'est une équipe surprenante", avait synthétiquement analysé Didier Deschamps avant de s'envoler pour l'Allemagne. Depuis, il a infligé à ses joueurs de regarder les matchs de l'Autriche à chaque pause déjeuner, conscient de l'importance de ne pas prendre cet adversaire à la légère.
Le joueur le plus connu de l'équipe ne jouera pas
C'est sans leur capitaine David Alaba que les Autrichiens vont se battre sur le terrain pendant l'Euro 2024. Victime d'une rupture du ligament croisé du genou en décembre, le défenseur du Real Madrid a perdu sa course contre-la-montre pour revenir à temps. Le joueur de 31 ans, qui a brillé au Bayern Munich de ses 17 à ses 28 ans, est plus qu'un leader de groupe, et le staff de Ralf Rangnick l'a bien compris. C'est pourquoi il sera quand même présent sur le banc de touche dans une sorte de rôle d'adjoint pendant toute la compétition.
"C'était son grand souhait d'être malgré tout avec nous, a expliqué Ralf Rangnick. David se comporte comme il l'a toujours fait, avec l'esprit d'équipe. Quand des joueurs sont remplacés ou avant que certains n'entrent, il vient leur parler (...). Je suis tellement convaincu de David en tant que capitaine et en tant qu'homme que je n'ai pas besoin de regarder ce qu'il fait."
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