France-Suisse : quelles solutions tactiques pour Didier Deschamps ?
À cause des récents bobos qui ont accablé l'équipe de France, Didier Deschamps pourrait revoir ses plans en huitièmes de finale de l'Euro 2021 contre la Suisse lundi, à Bucarest.
Un seul changement entre l'Allemagne et la Hongrie, puis trois pour affronter le Portugal. Didier Deschamps va-t-il bouleverser ses plans, lundi 28 juin contre la Suisse, en huitièmes de finale de l'Euro 2021 ? La question se pose tant il y a eu de la casse entre le dernier match de la phase de groupes mercredi et les séances d'entraînement qui ont suivi. L'incertitude autour de la présence ou non de Lucas Hernandez sur le côté gauche nourrit trois hypothèses.
Rechercher la continuité au maximum
Lucas Hernandez sera-t-il apte et en pleine possession de ses moyens ? Préservé contre la Hongrie puis en difficulté et sorti à la mi-temps contre le Portugal mercredi dernier, l'habituel titulaire du couloir gauche traîne une douleur à un genou. Dimanche, Didier Deschamps s'est montré rassurant, annonçant en conférence de presse que son joueur "devrait être disponible", au contraire de sa doublure Lucas Digne - mais aussi de Marcus Thuram et "probablement" de Jules Koundé.
Hernandez était présent à l'entraînement à J-2 mais aussi à J-1 du match, du moins lors des quinze minutes accordées à la presse pour y assister. En s'échauffant, le défenseur du Bayern Munich a testé son genou avec des appuis prononcés, une jambe après l'autre. À en juger l'allure de sa course, aucune gêne n'a sauté aux yeux. S'il est bon pour le service, difficile d'imaginer le sélectionneur des Bleus se passer de lui, sachant que la France n'a jamais perdu quand il est titulaire et que Deschamps n'est pas le plus grand partisan du changement. Le choix de garder une ligne défensive à quatre n'a pas été jeté à la poubelle, même si les derniers bruits de presse ont pris fait et cause pour un changement de dispositif.
Changer de dispositif pour compenser les absences
L'incertitude autour d'Hernandez donne du crédit à la thèse du retour d'un dispositif en 3-5-2, évoquée depuis la séance de samedi. "C'est une option différente. Je l'ai déjà testée à l'automne. Le choix que je vais faire a pour but d'être le plus dangereux possible pour l'adversaire", a éludé Didier Deschamps en conférence de presse.
Passer à une charnière à trois permettrait à l'équipe de France de combler son manque d'options satisfaisantes sur les côtés grâce à la densité de ses centraux. L'équipe de France a déjà joué trois fois avec trois défenseurs, en novembre 2019 contre l'Albanie et en septembre 2020 contre la Suède et la Croatie (pour autant de victoires).
Dans ce scénario et en l'absence d'Hernandez, le nom d'Adrien Rabiot revient pour s'installer au poste de piston gauche du 3-5-2. C'est lui qui avait terminé la rencontre contre le Portugal à gauche de la défense, et il avait convaincu. Le milieu de la Juventus Turin s'est dit "à la disposition" de l'entraîneur pour recommencer. Voir Thomas Lemar hériter du poste est en revanche peu probable car l'ailier de l'Atlético de Madrid a été aperçu à part avec Marcus Thuram lors de la dernière séance.
La jouer plus offensif
Et si Didier Deschamps avait brouillé les pistes ? Le sélectionneur des Bleus le répète aux journalistes à chaque conférence de presse : "Je ne vous donnerai pas la composition d'équipe. Le faire c'est la donner à l'adversaire". Il apprécie très peu de voir ses plans dévoilés dans la presse. Depuis le début de l'Euro, seule la titularisation de Lucas Digne, à la place de Lucas Hernandez contre la Hongrie, n'avait pas été prédite par les journalistes.
Face à une équipe de Suisse solide sur ses appuis et dans la peau de l'outsider, la possession du cuir devrait revenir à l'équipe de France. Dans cette configuration, Kingsley Coman pourrait enfin récupérer un poste de titulaire. Son entrée contre le Portugal a permis de voir à quel point ses coéquipiers manquaient de percussion. Lors des oppositions avec ballon à l'entraînement, l'ailier du Bayern Munich s'est montré aussi incisif que concerné.
Mais un doute subsiste quant à sa condition physique, encore plus s'il est amené à jouer le rôle de piston. Au lendemain de Hongrie-France, Coman était de loin le plus fatigué et le plus largué de ses coéquipiers lors d'un effort fractionné. Les choses ont-elles changé depuis ? Ce dimanche, c'est à lui que Didier Deschamps a adressé la première petite blague de l'entraînement. De là à y voir un signe...
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