Portugal-France : "J'étais trop fatigué"... Kylian Mbappé évoque une concertation avec Didier Deschamps pour sa sortie avant les tirs au but

Le capitaine des Bleus a cédé sa place à la 105e minute après être passé totalement à côté de son quart de finale, vendredi.
Article rédigé par Andréa La Perna - envoyé spécial à Hambourg
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Kylian Mbappé sur le banc pendant les tirs au but du quart de finale de l'Euro 2024, entre la France et le Portugal, le 5 juillet, à Hambourg. (FRANCK FIFE / AFP)

Le soir où il retrouvait l'idole de sa jeunesse Cristiano Ronaldo, Kylian Mbappé était encore plus attendu que d'habitude. Après un début de tournoi difficile, contrarié par sa fracture du nez contre l'Autriche, il tenait une nouvelle occasion de régler les problèmes d'efficacité de l'équipe de France, vendredi 5 juillet. Mais le capitaine des Bleus a traversé son quart de finale contre le Portugal (0-0, 5-3 t.a.b) comme un fantôme et c'est sans lui que ses coéquipiers ont arraché leur qualification aux tirs au but.

Didier Deschamps avait fait un choix fort en le remplaçant à la mi-temps de la prolongation par Bradley Barcola, à seulement quinze minutes d'une séance de pénalties, un exercice dans lequel il est l'un des Français les plus expérimentés. Le sélectionneur a expliqué avoir pris cette décision face à la fatigue de son joueur. "Déjà avant, ça commençait à tirer un peu. Kylian est toujours très honnête avec moi et avec le groupe. À partir du moment où il n'a plus la capacité d'accélérer, on ne peut pas se permettre de le perdre [pour la suite]. Avec tout ce qu'il a eu, son problème au dos, plus le traumatisme au nez, il s'accroche... Il sait bien qu'il n'est pas au mieux de sa forme", a-t-il expliqué en conférence de presse.

Deschamps reconnaît la méforme de son capitaine

Pas de friture sur la ligne et pas de vexation du côté du prodige de Bondy. "À la fin du temps réglementaire, on avait déjà échangé avec le coach. On avait décidé d'essayer mais à la mi-temps [de la prolongation], je lui ai dit que je ne le sentais plus, que j'étais trop fatigué", a déclaré l'intéressé, qui n'a pas évité la zone mixte pour la première fois du tournoi. Il ne s'est pas pour autant trop épanché sur le niveau de ses récentes prestations.

"Je pense qu'il faut passer au-dessus de ça. Quand tu es capitaine, tu dois [surtout] toujours garder l'implication et être là pour les coéquipiers. J'ai toujours dit avant les compétitions que peu importe ce qu'il se passe, l'important c'est qu'on gagne. Les gens pensaient que c'était une boutade, mais on y est. Je n'ai mis qu'un but mais on est en demi-finale et je suis toujours très content", a-t-il tenté de désamorcer. Mais ses 105 minutes d'impuissance face au Portugal vont évidemment nourrir des craintes. S'il a tenté cinq tirs, aucun n'a vraiment été dangereux. Surtout, il n'a pas été capable de faire une différence par lui-même.

"Vous êtes toujours sévères, a répliqué Didier Deschamps, répondant à une question portant sur le niveau décevant de son capitaine mais aussi de son vice-capitaine Antoine Griezmann. Je les défendrai toujours. Pour différentes raisons, Kylian et Antoine ne sont pas au top de ce qu'ils sont capables de faire. Les deux sont censés améliorer cette efficacité qu'on n'a pas, mais ils s'accrochent", a reconnu le sélectionneur, souhaitant valoriser l'attitude de ses lieutenants.

L'occasion de rebondir en demi-finales

La veille, Kylian Mbappé avait avoué lui-même qu'il ne pensait pas avoir retrouvé ses jambes. "Je n'ai jamais été le joueur qui se trouve des excuses, mais je pense que pour être à 100% j'ai besoin d'une bonne préparation physique", avait-il avancé. Quelques secondes plus tôt, par des termes peut-être maladroits ou involontaires, il avait égratigné ses partenaires lorsqu'il lui a été demandé pourquoi il s'exprimait moins dans la profondeur : "Quand je suis arrivé en sélection, on avait des joueurs différents. Avec un Paul Pogba, tu as juste à courir en baissant la tête et tu sais que le ballon va arriver dans tes pieds. Aujourd'hui, c'est peut-être moins les caractéristiques des joueurs [autour de moi] de mettre la balle dans la profondeur".

La chance du capitaine des Bleus est qu'il dispose encore de l'opportunité de ne pas finir sur cette note peu réjouissante. Une élimination aurait fait de lui le coupable idéal, comme il y a trois ans lors de l'Euro précédent et son tir au but manqué contre la Suisse. Face à l'Espagne, le pays où il va poursuivre sa carrière, du côté du Real Madrid, l'occasion est parfaite de remettre les points sur les i.

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