F1 : les pilotes français reviennent dans le circuit
Si Charles Pic a signé chez Marussia pour la saison prochaine, trois autres coureurs sont également à l'affût pour décrocher un volant. Une place que l'on obtient autant par le talent que grâce au soutien des sponsors.
Vous aviez arrêté de vibrer devant la Formule 1 ? La domination écrasante du pilote allemand Sebastian Vettel, qui a gagné 11 courses sur 19 au cours de la saison 2011, grimpé 17 fois sur le podium et cumulé 16 pole positions, a achevé de vous lasser ? On se remobilise et on fait provision de chips pour la saison prochaine, les Français sont de retour ! Alors que Charles Pic a trouvé un volant, trois autres sont dans les starting-blocks.
Charles Pic, petit nouveau chez Marussia
L'écurie, qui s'appelait Virgin auparavant, fait partie d'une des trois qui n'a récolté l'an passé aucun point au championnat du monde des pilotes. Son coureur vedette, l'Allemand Timo Glock, n'a jamais fait mieux que 15e.
On n'entre plus en F1 pour ses seules qualités de pilote. Mais aussi parce qu'on amène avec soi des sponsors et quelques lettres de recommandation. En l'occurence Charles Pic, qui n'était pas sportivement le Français le mieux placé pour récupérer un baquet, bénéficie du soutien de Lagardère et d'Olivier Panis, dernier Tricolore à avoir gagné un Grand Prix (Monaco en 1996, sur un malentendu). Soit au total 8 millions d'euros annuels (sans compter le soutien de Total dont on ignore le montant, précise Libération) qui pèsent plus lourds que les 5 dont pouvait se prévaloir l'ancien titulaire du poste, le Belge Jérôme d'Ambrosio.
Du coup, le patron de l'écurie John Booth semble avoir joliment oublié que Charles Pic n'a pas vraiment brillé lors des essais organisés pour les jeunes pilotes à Abu Dhabi, comme le note L'Equipe.fr. "Le vrai baromètre a été le test d'Abu Dhabi la semaine dernière où nous lui avons assigné plusieurs essais afin d'évaluer son potentiel, raconte John Booth, sur L'Equipe.fr. C'était sa première fois dans une F1, il aurait pu être submergé mais il s'est montré très concentré sur ce qu'il avait à faire." Mouais...
Pour le site businessf1.fr, il s'agit d'un choix financier plus que sportif. Assez logique dans la mesure où, hormis pour les meilleures équipes, un volant de F1 se négocie entre 3 et 11 millions d'euros.
Romain Grosjean à la rescousse de Lotus ?
L'ex-écurie Lotus-Renault a connu une année compliquée. Elle avait un pilote vedette, Robert Kubica, et un second, Vitaly Petrov. Le premier s'est blessé au volant avant le début de la saison. Du coup, l'écurie française a embauché un leader de remplacement, l'Allemand Nick Heidfeld. Une roue de secours tellement inefficace que le coureur a été débarqué en cours de saison pour laisser la place à Bruno Senna (le cousin de...) et Romain Grosjean, pour quelques bouts d'essais peu concluants.
C'est pourtant le Franco-Suisse de 25 ans qui tiendrait la corde, nanti du soutien de Total. Le groupe pétrolier représente l'un des principaux partenaires de l'écurie et consentirait une rallonge de 5 millions d'euros si Romain Grosjean se voyait attribuer un volant, selon Sportune.fr.
Rien n'est fait, pourtant. L'écurie dispose toujours de Bruno Senna. Même s'il n'a pas le talent de feu son oncle, il a pour lui d'être brésilien, et donc intéressant dans un marché émergent susceptible de ramener des sponsors. Même chose pour le Russe Vitaly Petrov. Une donnée géomarketing dont la direction de l'équipe tient compte.
Jules Bianchi, l'oublié
Couvé par Ferrari, le jeune pilote français de 22 ans va avoir du mal à s'installer directement dans un baquet de la Scuderia. Il a annoncé qu'il n'avait pas l'intention de rester dans l'antichambre de la F1 et cherche une place de pilote ou de pilote-essayeur, pourquoi pas dans l'écurie de F1 indienne Force India. Mais les places sont chères...
Jean-Eric Vergne par une porte dérobée
Auteur de remarquables essais au volant d'une Red Bull à Abu Dhabi, Jean-Eric Vergne pourrait intégrer la Formule 1 en deux temps. D'abord, hypothèse la plus probable selon Tomorrownewsf1.com, se faire les dents dans l'écurie B de Red Bull, Toro Rosso, ou dans une autre écurie équipée par Renault, Caterham. Si les choses se passent bien, il pourrait ensuite intégrer l'équipe phare Red Bull, quand le pilote australien Mark Webber raccrochera. Un parcours suivi avant lui par un certain Sebastian Vettel.
De quoi relancer la F1 en France ?
Si le paddock (re)commence à avoir l'accent français, la question d'une étape du championnat du monde dans l'Hexagone redeviendra d'actualité. Paralysée par les rivalités politiques, la question de la construction d'un circuit plus prestigieux que celui de Magny-Cours, dans la Nièvre, pourrait se poser à nouveau.
Le retour des pilotes français pourrait aussi inciter TF1 à ne pas renoncer à diffuser les Grands Prix.
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