60 ans après, les mineurs du nord obtiennent justice
A l'automne 1948, une grève lancée par la CGT pour protester contre une modification du statut des mineurs avait fait l'objet d'une répression massive. L’armée et les CRS avaient été autorisés à tirer sur les grévistes, certains avaient été emprisonnés, et près de 3000 "gueules noires" avaient perdu leur emploi, mais aussi les indemnités de logement et de chauffage prévus dans leur statut.
Selon les avocats de 17 de ces mineurs, la cour d'appel de Versailles leur a donné raison ce jeudi.
L'avocat Slim Ben Achour estime ainsi que “la cour d'appel de Versailles a eu le courage de considérer que ces licenciements étaient discriminatoires et de ne pas faire jouer la prescription... ” Et il précise que “les familles sont très très heureuses et bien évidemment les quelques
mineurs (encore en vie, ndlr) qu'on vient d'informer”.
Ces licenciements par Charbonnages de France (entreprise publique
aujourd'hui disparue) “avaient pour motif les absences injustifiées des
salariés parce qu'ils étaient en grève ou en raison des entraves au
fonctionnement des houillères”, a expliqué cet avocat.
Selon lui, la cour d'appel a estimé que les ruptures de contrat de travail
étaient bien relatives au “droit de grève, un droit protégé par la
Constitution, et déjà par le préambule de la Constitution de 1946, deux ans
avant les grèves... Les lois de la République ont reconnu à partir de 1984 puis ensuite par des lois de 2004, que les mineurs qui avaient perdu leur travail en 1948 (...) l'avaient perdu en raison de l'exercice du droit de grève...C'est une énorme victoire, parce que le champ des possibles s'ouvre
considérablement” en matière de discrimination.
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