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Accident de Brétigny : les boulons étaient rompus ou dévissés bien avant 2013, selon un nouveau rapport

Le scénario d'un défaut de maintenance se confirme, contrairement à ce qu'affirme la SNCF.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les enquêteurs après le déraillement du train Paris-Limoges, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), en 2013. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Une nouvelle expertise accablante pour la SNCF. Trois des quatre boulons retenant l'éclisse mise en cause dans la catastrophe de Brétigny-sur-Orge (Essonne) en juillet 2013 s'étaient cassés ou dévissés bien avant l'accident. Le document confirme les expertises judiciaires qui expliquent la catastrophe par un défaut de maintenance. Dans un courrier remis fin février aux juges, la SNCF estimait au contraire qu'il s'agissait d'un événement "inédit, imprévisible et exceptionnel".

Le train Corail Paris-Limoges n°3657 a déraillé le 12 juillet 2013 à Brétigny en raison d'une éclisse, sorte de grosse agrafe qui maintient deux rails entre eux, sur laquelle une fissure n'avait pas été détectée lors des tournées de surveillance. Trois des quatre boulons de cette éclisse s'étaient cassés ou étaient dévissés. L'éclisse avait alors pivoté, provoquant l'accident qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés.

La SNCF et RFF mises en examen

"Les dégradations constatées (ruptures et allongement) sont bien antérieures à la date de l'accident", conclut l'expert dans son rapport de 13 pages, remis le 22 avril aux trois juges d'instruction d'Evry et consulté par l'AFP. Cette nouvelle expertise, ordonnée par les juges, vient compléter un premier rapport métallurgique remis par cet expert en juillet 2014, puis complété en janvier 2016.

Ces rapports avaient été contestés par la SNCF. L'entreprise estime notamment que le délai entre l'accident et le début de l'analyse ont été trop longs, ce qui a pu fausser les constatations.

Depuis l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet, seules deux personnes morales ont été mises en examen : la SNCF et Réseau ferré de France (RFF). Elles ont été toutes deux mises en cause pour homicides et blessures involontaires. Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont par ailleurs été placés, mi-janvier, sous le statut de témoin assisté.

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