Catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge : "A la SNCF, tout le monde savait et personne n'a rien fait", dénonce un avocat de parties civiles
Le procès de cet accident qui a fait 7 morts et plus de 400 blessés en 2013 s'est ouvert lundi. Me Gérard Chemla déplore que les agents de voie et l'encadrement ne soient pas également sur le banc des accusés.
"Ce n'était pas simplement la société [SNCF] qui devait comparaître, mais davantage de personnes physiques", déplore mardi 26 avril sur franceinfo Me Gérard Chemla, avocat de 26 parties civiles et de l'association Entraide et défense des victimes, au lendemain de l'ouverture du procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne). Dans cette affaire, la SNCF, SNCF Réseau et un ancien cadre de la SNCF sont poursuivis. Si l'ancien cadre a "une part de responsabilité, c'est un regret de notre part qu'il soit tout seul", précise l'avocat. Il assure avoir demandé "tout au long de l'instruction" aux juges "de s'intéresser à la fois aux agents de voie qui n'ont pas fait leur travail et qui l'ont caché par des comptes-rendus qui étaient manifestement faux ou insuffisants, et de s'intéresser également à l'encadrement car, à la SNCF, tout le monde savait et personne n'a rien fait".
Le procès de cette catastrophe, qui a causé la mort de sept personnes et fait plus de 400 blessés en 2013 s'est ouvert lundi et doit durer six semaines. L'entreprise ferroviaire soutient que l'accident était imprévisible et défend la thèse d'un défaut de métallurgie, ce que dénonce Me Gérard Chemla, avocat de 26 parties civiles. Il ne croit "absolument pas" à cette hypothèse et accuse la SNCF de vouloir "reconstruire une histoire, en payant à grand prix des experts qui viennent nous expliquer à peu près n'importe quoi". "Ça fait des années que l'information judiciaire traîne autour de ces affirmations d'une pièce qui serait défectueuse, mais la réalité c'est que la pièce en métal qui tenait l'éclisse [pièce métallique qui assure la jonction entre deux rails], était fissurée depuis 2008", selon Me Gérard Chemla.
L'avocat pointe ainsi "la déliquescence du réseau". Pour lui, "l'évolution de cette fissure n'a pas été suivie, les démontages de joints pour vérifier dans quel état c'était n'ont pas été réalisés et la pièce de bois était dans un état pitoyable. Quand vous entretenez mal un réseau, que les rails et les pièces d'armement sont totalement délabrés, tout peut se produire", résume Me Gérard Chemla. Il estime que cela "faisait des années qu'on savait qu'à cet endroit-là ce n'était pas bien entretenu ni bien maintenu".
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