Accident à Puisseguin : quatre premiers corps ont été extraits des véhicules
L'enquête est entrée dans sa phase active samedi matin. Elle devrait durer de longues semaines.
Identifier les corps, récupérer la "boîte noire du camion", étudier les traces de freinage... L'enquête sur la terrible collision entre un camion et un car, qui a fait au moins 43 morts à Puisseguin (Gironde), est entrée dans sa phase active samedi 24 octobre.
Quatre premiers corps de victimes ont été extraits des véhicules et chargés dans des fourgons funéraires à destination de l'Institut médico-légal de Bordeaux. Il s'agit des deux corps retrouvés dans le camion, le chauffeur et son fils de trois ans, et de deux corps extraits de l'autocar.
"Ils vont travailler corps par corps, de manière méthodique"
Pendant la nuit, les membres de l'unité spécialisée pour l'identification des victimes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont procédé à l'installation de "leur matériel sous tente, avec notamment des tables pour procéder aux travaux d'autopsie", a ajouté le Colonel Réty.
Ces experts travaillent "comme dans le cadre des accidents d'avion". Certains gendarmes scientifiques ont notamment travaillé sur le crash de la Germanwings dans les Alpes françaises le 24 mars et l'accident de l'avion Air Algérie au Mali, en juillet 2014, où les avions s'étaient totalement désintégrés. "Ils vont commencer à travailler dès le lever du soleil, corps par corps, de manière très méthodique", en s'attachant notamment aux relevés "dentaires" et "ADN", a indiqué le colonel Réty.
"L'enjeu, c'est aussi de déterminer le nombre de personnes qui se trouvaient à bord de l'autocar", a indiqué le gendarme, rappelant que les enquêteurs ne disposaient toujours pas de "liste officielle". "La seule liste était dans le bus, elle a brûlé", a-t-il précisé. Un doute subsiste toujours sur le nombre de passagers -- 41 ou 42 -- ayant péri dans l'autocar. Au total, l'identification formelle des victimes pourrait prendre jusqu'à "trois semaines", a fait savoir vendredi un responsable de l'IRCGN.
La "boîte noire" est "très, très dégradée"
Les enquêteurs devaient également procéder à l'examen du "chrono-tachygraphe" du camion, sorte de boîte noire enregistrant les paramètres du véhicule, tels que la vitesse et le temps de parcours. Retrouvé à bord du camion, il est toutefois dans un "état très très dégradé", a indiqué à l'AFP le Colonel Ghislain Réty, commandant du groupement de gendarmerie de Gironde. "Il est trop tôt pour dire s'il sera exploitable", a-t-il précisé.
Parallèlement, des "experts automobiles" vont procéder à l'examen des "restes des véhicules", "étudier les différentes traces de freinage", pour établir les circonstances de l'accident, a expliqué le colonel Réty. Dans le même temps, des "experts en pyrotechnie" vont se pencher sur les circonstances de l'embrasement des deux véhicules, un autocar et un camion de transport de bois circulant à vide, qui a surpris par sa rapidité après la collision.
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