Ce que l'on sait de la collision entre un bus scolaire et un train qui a fait au moins cinq morts
La collision entre un bus scolaire et un train régional a eu lieu sur un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales).
Une collision entre un train et un bus scolaire, jeudi 14 décembre, en fin d'après-midi à Millas (Pyrénées-Orientales), a fait au moins cinq morts, selon les informations de franceinfo.
Que sait-on des circonstances de l'accident ?
L'accident s'est produit vers 16h10, à un passage à niveau au lieu-dit Los Palaus, situé sur la commune de Millas, à 20 kilomètres de Perpignan. Le bus, qui transportait une vingtaine d'enfants du collège de Millas et une conductrice, a été percuté par l'arrière par un TER circulant entre Perpignan et Villefranche-de-Conflent.
Le véhicule a été percuté à l'arrière par le train, les images montrent que le bus a été littéralement coupé en deux et la carrosserie a été déchiquetée. Selon France Bleu Roussillon, "le véhicule se serait engagé sur le passage alors que les barrières étaient baissées". "Le choc a été très violent et on a eu l'impression que le train allait dérailler et se coucher", raconte Barbara, témoin se trouvant à bord du train, interrogée par L'Indépendant. Le train régional, qui transportait une trentaine de personnes, n'a pas déraillé.
Le préfet des Pyrénées-Orientales a également déploré un "choc violent". "Le train circulait à 80 km/h, vitesse réglementaire sur cette voie, au moment de l'accident, sous réserve de confirmation de l'enquête", a expliqué une porte-parole de la SNCF à Reuters. "Le passage à niveau est un passage classique, bien équipé, lumineux. Plusieurs témoins ont confirmé que les barrières étaient bien baissées, donc ça fonctionnait, là encore sous réserve des conclusions de l'enquête", a-t-elle ajouté.
Des infomations confirmées la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, au micro de franceinfo : selon elle, le passage à niveau disposait d'une "bonne visibilité", il était "automatique et lumineux". "Il semblerait qu'il soit bien entretenu, qu'il n'y avait pas de signalement de vétusté ou de défaillance", a expliqué Carole Delga.
"Il y a beaucoup d'incertitude à ce stade de l'enquête", a déclaré à l'AFP Jean Valéry Lettermann, commandant adjoint de la région gendarmerie Occitanie, responsable de l'ex-Languedoc-Roussillon. "Un travail de secours est effectué par les pompiers, un travail d'identification des victimes par les gendarmes et un travail d'enquête dont sont également chargés les gendarmes", a-t-il ajouté.
Quel est le bilan des victimes ?
Le bilan de cette collision est lourd. Vendredi après-midi, on dénombre au moins cinq morts et 18 blessés. Parmi eux ne figurent que des collégiens, à l'exception de la conductrice du bus, grièvement blessée. Trois passagers du TER ont été blessés légèrement.
"La gravité des blessures rend encore difficile certaines identifications" des victimes, déclaré le préfet des Pyrénées-Orientales. La prise en charge des familles "est en cours, car un certain nombre d'identifications n'ont pu être opérées", a expliqué Philippe Vignes, précisant que "nous avons pu diriger les familles vers les établissements hospitaliers où les identifications ont été faites."
Comment les secours s'organisent ?
Des moyens lourds ont été engagés : 95 sapeurs, un poste médical avancé. Deux hélicoptères de la sécurité civile ont été mobilisés ainsi que deux hélicoptères du Samu. Un poste médical avancé a été mis en place.
Le plan blanc (qui permet de prendre en charge un grand nombre de victimes) a été déclenché. L'hôpital de Perpignan et la clinique Saint-Pierre à Perpignan ont été mobilisés dans le cadre de ce plan.
Un numéro d'informations a été mis en place pour les parents d'élèves. Il s'agit du 04 68 51 67 67. Les parents des collégiens présents dans le bus scolaire percuté par le TER "sont invités à se rendre si nécessaire vers le collège où ils seront accueillis et informés". Le Premier ministre a indiqué que "le processus d'identification des personnes décédées, et certaines blessées (...) rendu extrêmement difficile" par la violence de l'accident retardait l'information aux familles.
Edouard Philippe, qui se trouvait à Cahors (Lot), s'est rendu immédiatement à Millas, ainsi que la ministre des Transports, Elisabeth Borne, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, et le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet. Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, se rendra vendredi matin sur les lieux de la collision.
Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a tweeté : "Toutes mes pensées pour les victimes de ce terrible accident d'un bus scolaire et pour leurs familles. La mobilisation de l'Etat est totale pour leur porter secours."
Toutes mes pensées pour les victimes de ce terrible accident d’un bus scolaire et pour leurs familles. La mobilisation de l’État est totale pour leur porter secours.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 14 décembre 2017
Où en est l'enquête ?
Une enquête en flagrance pour homicides et blessures involontaires a été ouverte a annoncé le procureur. Le bus et le TER ont été placés sous scellés pour être examinés par les enquêteurs. Des investigations techniques seront également menées sur le fonctionnement du passage à niveau.
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