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"On essaie d'éviter de parler de ça" : à Millas, le difficile retour en classe des collégiens après l'accident de car

Les cours ont repris au collège de Millas (Pyrénées-Orientales), lundi, après la collision entre un TER et un bus scolaire qui a fait cinq morts, jeudi. Un accompagnement psychologique était toujours proposé pour ceux qui en avaient besoin. 

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des élèves arrivent au collège de Millas (Pyrénées-Orientales), lundi 18 décembre. (PASCAL PAVANI / AFP)

Les élèves du collège Christian-Bourquin de Millas (Pyrénées-Orientales) ont tenté de reprendre le cours de leur vie scolaire, lundi 18 décembre, après l'accident entre un bus scolaire et un TER qui a coûté la vie à cinq de leurs camarades, jeudi. Plusieurs autres adolescents sont encore hospitalisés. Les collégiens sont retournés en classe avec la possibilité d'un accompagnement psychologique, pour ceux qui en avaient besoin. 

Un programme allégé

Derrière le mur d’enceinte aux drapeaux en berne, des bruits de cour de récréation ont à nouveau résonné. Retrouver les copains, s’amuser ou encore parler de football, c’était important pour Baptiste. Cet élève de cinquième n'était pas mécontent d’avoir l’esprit occupé par autre chose que l’accident. "En français, on a fait théâtre donc on a joué et en latin on a regardé Ben-Hur et Star Wars", détaille-t-il. Le programme était plus léger : "Comme c'est bientôt les vacances, c'est plus joyeux. On essaie d'éviter de parler de ça." 

La collision et ses conséquences dramatiques n’ont toutefois pas été occultées. En arts plastiques, par exemple, Léa a dessiné une pancarte pour son amie qui va devoir passer Noël à l’hôpital. Elle a aussi eu besoin de parler : "Je me suis sentie mieux parce que j'ai parlé avec des psychologues. Ça m'a aidée." La collégienne a pu s'exprimer avec eux sur son ressenti. "Ils m'ont posé des questions pour savoir si j'allais mieux. Ils m'ont dit que je ne réalise pas encore mais que, au fur et à mesure, quand on ne va plus les voir revenir au collège, quand on va réaliser qu'ils sont vraiment partis, ça va être encore plus dur. Ils m'ont mise en garde." 

À midi, certains parents sont venus chercher leurs enfants, trop éprouvés pour rester en cours toute la journée. L’accompagnement psychologique des élèves va se poursuivre pendant encore plusieurs semaines.

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