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Émeutes : "Est-ce qu'on lance des appels à la responsabilité quand il s'agit des enfants de Nadine Morano ou d'Éric Zemmour ?", s'interroge Stéphane Troussel

Le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis note que le débat sur la responsabilité parentale "est perpétuellement relancé quand il s'agit des enfants de pauvres".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis vendredi 27 octobre 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Est-ce qu'on lance des appels à la responsabilité des parents quand les enfants de Nadine Morano ou d'Éric Zemmour commettent des délits?", s'est interrogé vendredi 27 octobre sur franceinfo Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, après les annonces jeudi d'Élisabeth Borne devant les élus locaux en réponse aux émeutes en juin après la mort de Nahel, tué lors d'un contrôle de police à Nanterre (Hauts-de-Seine). La Première ministre veut engager la responsabilité civile des deux parents du mineur auteur de dégâts pour couvrir les dommages.

Stéphane Troussel fait référence aux déboires judiciaires des enfants de l'élue et du polémiste. Grégoire Morano, un des fils de l'eurodéputée Nadine Morano, avait été interpellé en mai pour délit de fuite après un accident de la circulation et conduite après usage de stupéfiants. Le fils d'Éric Zemmour a, quant à lui, été mis en examen en mai pour blessures involontaires après avoir percuté un scooter alors qu'il conduisait sous l'emprise de l'alcool.

Un soutien à la parentalité plutôt que des "injonctions infantilisantes"

"Il y a quelque chose qui est un peu choquant dans ces injonctions un peu infantilisantes vis-à-vis de la responsabilité des parents", estime Stéphane Troussel. "Ce débat est perpétuellement relancé quand il s'agit des enfants de pauvres", insiste-t-il. L'élu local préfère défendre "le soutien à la parentalité plutôt que ces injonctions à la responsabilité des parents quand il s'agit encore une fois des enfants de pauvres".

Après avoir apporté une réponse sécuritaire jeudi aux émeutes de juin, Elisabeth Borne est attendue sur le terrain social vendredi. Elle doit présider un Comité interministériel de la ville à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines. Stéphane Troussel attend du concret : "J'aurais aimé, on verra si ça vient aujourd'hui, qu'il y ait des annonces sur la lutte contre le décrochage scolaire. 90 000 gamins qui sortent du système éducatif sans aucun diplôme. Quel est l'état aujourd'hui de la justice et de la prévention dans un certain nombre de nos quartiers ? Est-ce qu'il y aura des annonces aujourd'hui, par exemple, pour aider au recrutement d'éducateurs spécialisés ? Pour renforcer les moyens de la protection judiciaire de la jeunesse ?", a-t-il listé.

Le gouvernement a annoncé jeudi la création d'une "force d'action républicaine" (FAR), constituée de policiers, de fonctionnaires des finances, des personnels éducatif et judiciaire ou de travailleurs sociaux pour "concentrer dans un quartier tous les efforts de l'État (...) pendant plusieurs mois".

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