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Reportage "On attend que les assurances se mettent en place" : deux mois après les émeutes, Montargis tente de se reconstruire

Deux mois après les émeutes, les traces de dégradations sont encore visibles dans de nombreuses villes, comme à Montargis, dans le Loiret. Certains commerçants attendent encore les estimations des assurances.
Article rédigé par franceinfo - Camille Marigaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin, plusieurs commerces ont été incendiés dans le centre-ville de Montargis. (CAMILLE MARIGAUX / RADIO FRANCE)

Les violences urbaines survenues après la mort de Nahel à Nanterre le 27 juin dernier n'ont pas touché uniquement des grandes villes ou leurs banlieues : elles n'ont pas épargné des villes plus petites, des sous-préfectures, comme à Montargis, dans le Loiret. Environ un tiers des quelque 300 commerces de la ville a été touché : incendies, pillages, dégradations diverses. Une dizaine ne pourra pas rouvrir en l'état.

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Parmi les quatre commerces qui ont été complètement détruits, il y a la chocolaterie de Patrick Vriet. Son magasin est parti en fumée avec la pharmacie d'à côté. Les larmes aux yeux, le commerçant additionne les pertes et les difficultés à venir : "Une chocolaterie, c'est spécial, on fait l'emballage sur trois ans. J'avais 15 000 euros d'emballage. Tout était stocké ici. Toutes les vitrines, le grenier rempli. Il y a le prêt Covid, 960 euros par mois de remboursement. Il me reste encore 30 000 euros à verser au total. Donc je fais comment ?"

"Quand on voit qu'il n'y a plus rien, du jour au lendemain, tout s'écroule. Ça faisait douze ans que j'étais là. C'est vraiment une catastrophe."

Patrick Vriet

à franceinfo

Sur les remboursements du prêt accordé pour sortir de la période Covid, Patrick Vriet attend un geste de l'Etat, et globalement, le verdict des assureurs. Ce sont eux qui détermineront s'il se réinstalle à Montargis. Il compte déjà sur une cagnotte en ligne, comme celle qui a été lancée par l'Union des commerçants. Sa présidente, Vivienne Mallet, possède quatre magasins de prêt-à-porter dans le centre, eux aussi dégradés, pillés au tout début des soldes. Au pire moment non seulement pour les affaires, mais aussi pour les démarches"Aujourd'hui, avec les assurances, on sait que ça prend quand même du temps et on est tombé au moment des vacances, explique-t-elle. Donc c'était une période difficile aussi pour que tout s'enchaîne très bien. On attend pour certains que les experts finissent leur travail, pour que les assurances se mettent en place."

L'occasion de ranimer le centre-ville

La Ville estime qu'il y a entre cinq et dix millions d'euros de dégâts. Mais pour le maire LR Benoît Digeon, ces émeutes et ces incendies sont l'occasion d'accélérer un programme déjà lancé pour revitaliser le centre-ville : "Tout ce quartier-là est en ébullition actuellement avec des projets. On va en profiter, peut-être, pour continuer à densifier un peu, à remettre du logement supplémentaire, déjà pour amortir les coûts de construction, c'est important. Là où il y avait peut-être un ou deux étages, il y aura peut-être trois étages à la place de deux. Monter un peu en gamme la qualité des logements en centre-ville, c'est un peu l'objectif : logements, commerces, à rétablir le plus tôt possible."

À très court terme, l'urgence est déjà d'effacer les cicatrices de Montargis. Réparer la quarantaine de vitrines, aujourd'hui remplacées par des grands panneaux de bois, va prendre encore un à deux mois, selon la mairie. 

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