Une ancienne élève de l'instituteur pédophile de Villefontaine porte plainte contre les magistrats
Cet enseignant, arrêté en 2015 pour des viols sur ses élèves, avait déjà été condamné pour recel de diffusion d'images pédopornographiques. Mais le parquet n'avait pas transmis cette information au fichier des agresseurs sexuels, empêchant l'Education nationale de connaître sa dangerosité.
En 2016, l'enseignant s'était suicidé après la révélation du viol de dizaines d'élèves. Trois ans plus tard, à Villefontaine (Isère), une étudiante a déposé une plainte, mardi 18 juin, visant le parquet de Bourgoin-Jallieu pour des soupçons de manquements dans cette affaire, a indiqué son avocat.
Le directeur de l'école de Villefontaine avait été arrêté en mars 2015 pour avoir imposé des fellations à des dizaines d'enfants, surtout des fillettes, notamment lors de sordides "ateliers du goût". Or, il était immédiatement apparu qu'il avait été condamné pour recel de diffusion d'images pédopornographiques à six mois de prison et deux ans de mise à l'épreuve par le tribunal de Bourgoin-Jallieu en 2008, et que le parquet n'avait jamais transmis cette condamnation au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV). L'Education nationale n'avait ainsi jamais été au courant de sa dangerosité. Selon Hervé Gerbi, l'avocat de Sarah (le prénom a été modifié), dont la plainte a été révélée par Le Dauphiné libéré, cette transmission par le parquet était obligatoire dans le cas de cet instituteur.
Sarah, étudiante de 22 ans, a porté plainte contre X pour blessure involontaire "par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement". La jeune femme avait raconté son calvaire dans Le Parisien en 2018. "On ne peut accepter des erreurs humaines avec de telles conséquences, et j'espère que cette affaire entraînera une vigilance accrue des magistrats en charge des suivis judiciaires", a commenté son avocat.
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