Procès des viols de Mazan : "L'agresseur trouve un moyen d'essayer d'attirer l'attention sur lui", s'agace une membre du collectif #NousToutes

Le principal accusé, l'ex-mari de Gisèle Pelicot, qui l'a doguée à son insu et livrée inconsciente à des hommes pendant des années, est absent de son procès pour maladie. Son avocate assure qu'il n'essaie pas de "se dérober". Mais la militante Jessica Suzes estime "qu'encore une fois, l'agresseur se positionne en victime".
Article rédigé par franceinfo
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Gisèle Pelicot, à son arrivée au tribunal d'Avignon le 16 septembre 2024, juste avant que l'audience ne soit reportée au lendemain, en raison de la maladie du principal accusé, son ex-mari qui l'a droguée et livrée inconsciente à des hommes pendant une dizaine d'années. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

"Il n'y a pas d'empathie" et "de pitié pour les violeurs", a estimé lundi 16 septembre sur franceinfo Jessica Suzes, militante et membre de la coordination nationale du collectif #NousToutes alors que le procès des viols de Mazan reprendra seulement mardi à 9 heures. Le principal accusé, Dominique Pelicot, malade depuis une semaine, n'est toujours pas en état de se rendre à son procès, selon son avocate.

Dominique Pelicot droguait sa femme, Gisèle Pelicot, pour la violer et la faire violer pendant son sommeil, durant dix ans par des dizaines d'inconnus recrutés sur Internet. "On est assez agacé parce qu'encore une fois, l'agresseur se positionne en victime", réagit Jessica Suzes. "Encore une fois, l'agresseur trouve toujours un moyen de se dédouaner, trouve toujours un moyen de ne pas venir, trouve toujours un moyen d'essayer d'attirer l'attention sur lui", ajoute-t-elle.

Un "discours victimaire"

Le président de la cour criminelle du Vaucluse a ordonné une expertise médico-légale qui sera réalisée par deux experts. Les conclusions de cette expertise seront rendues en fin de journée, a-t-il indiqué. L'avocate de Dominique Pelicot assure que son client est bien malade et qu'il ne se dédouane pas. Il est atteint d'une "infection du rein", selon elle. "ll peut être malade. C'est un fait. Il est malade, mais il y a tout le discours victimaire derrière, comme si on cherchait à créer de l'empathie pour cet homme. Il n'y a pas d'empathie pour les violeurs, il n'y a pas de pitié pour les violeurs", a-t-elle asséné.

De nombreuses de femmes et associations féministes assistent au procès pour soutenir Gisèle Pelicot : "C'est une force qu'on se donne, qu'on a l'habitude de se donner parce qu’il y en a plein des victimes de viol. On a des tentatives de viols toutes les deux minutes 30 en France. Ça fait du bien de ne pas se sentir seules. On est contentes de savoir que ça lui fait du bien que ça lui donne de la force", a expliqué Jessica Suzes. Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute la France pour apporter leur soutien à Gisèle Pelicot et aux victimes d'agressions sexuelles en général.

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