Procès des viols de Mazan : "Le monde entier regarde ce procès qui, je crois, porte un message sociétal", affirme l'avocate de Dominique Pelicot

Selon l'avocate, invitée mercredi sur France Inter, son client "a bien considéré que cette absence de huis clos permettait l'ouverture sur l'international et le national et que les gens, que l'opinion publique devaient avoir un autre regard sur cette affaire".
Article rédigé par franceinfo
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Gisèle Pelicot et son avocat devant la presse, à la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, le 20 septembre 2024. (CHRISTOPHE AGOSTINIS / MAXPPP)

"J'avais anticipé le fait que ce procès puisse susciter la curiosité de la presse nationale, je n'avais pas du tout anticipé le caractère international que revêt maintenant ce procès", a confessé mercredi 2 octobre sur France Inter l'avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, un mois après l'ouverture du procès. Son client est accusé d'avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, aux anxiolytiques, pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, pour ensuite la violer et la faire violer par des dizaines d'hommes qu'il invitait sur internet. Aux côtés du septuagénaire, 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, sont jugés à Avignon (Vaucluse).

"Cette orientation internationale est due au fait que Madame Pelicot ait refusé le huis clos, les portes se sont ouvertes et le monde entier regarde ce procès qui je crois porte un message sociétal", a souligné le conseil de Dominique Pelicot. Selon l'avocate, son client "a bien considéré que cette absence de huis clos permettait l'ouverture sur l'international et le national et que les gens, que l'opinion publique devaient avoir un autre regard sur cette affaire".

Faire évoluer la définition du viol

Pour Béatrice Zavarro, ce procès "peut changer les choses", notamment sur la notion de consentement, systématiquement absente dans l'esprit des agresseurs sexuels, et qui pourrait mener à une évolution législative de la définition du viol. "Je pense qu'aujourd'hui on pointe du doigt la nécessité que l'absence de consentement doit être inscrite dans la loi", pointe-t-elle. "On va de Gisèle en Gisèle", croit Me Béatrice Zavarro.

"On a eu Gisèle Halimi, en 1978, qui par sa force de conviction et son combat a réussi a faire inscrire le viol en tant qu'infraction criminelle dans le code pénal. Et aujourd'hui, nous avons une Gisèle Pelicot qui porte le message de la nécessité d'un consentement qui, de fait, est déjà dans la loi", explique l'avocate. Selon elle, "l'absence de consentement est la définition du viol mais c'est vrai que littéralement parlant, le mot consentement n'est pas inscrit dans le texte du code pénal".

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