Michel Fourniret "a avoué à deux reprises" le meurtre d'Estelle Mouzin, selon l'avocat du père de la fillette
Me Didier Seban, l'avocat du père d’Estelle Mouzin, demande dimanche sur franceinfo que des fouilles pour retrouver le corps de la fillette soient "lancées rapidement" pour "permettre à la famille de lui donner des obsèques décentes".
Michel Fourniret a avoué devant le juge d'instruction le meurtre d'Estelle Mouzin, disparue depuis le 9 janvier 2003, alors qu'elle sortait de l'école à Guermantes, en Seine-et-Marne. "Il a avoué à deux reprises", a affirmé dimanche 8 mars sur franceinfo Me Didier Seban, avocat du père d’Estelle Mouzin. Il demande que les fouilles pour retrouver le corps de la fillette soient "lancées rapidement" pour "permettre à la famille de lui donner des obsèques décentes".
franceinfo : Est-ce qu'un aveu est la preuve ultime ?
Me Didier Seban : Non, je ne crois pas. Ce qui compte, ce sont les faits, ce sont les vérifications. Évidemment, le fait qu'il dise que c'est lui, c'est l'aboutissement d'un travail et le début de nouvelles investigations nécessaires parce qu'on doit savoir ce qu'est devenue Estelle. Nous demandions depuis quinze ans que la piste Michel Fourniret soit investiguée. Nous avons un peu de colère qu'il ait fallu tant de temps pour que la justice se mette en mouvement et travaille sérieusement sur ce profil. Nous voyons que le travail paie. Ce que nous souhaitons, c'est que les investigations se poursuivent.
Faut-il prendre ces aveux avec prudence ?
On prend toujours des aveux avec prudence, encore plus en ce qui concerne Michel Fourniret. Il n'y a pas de raison de considérer que ce qu'il dit est faux puisqu'il n'a jamais revendiqué un meurtre qu'il n'avait pas commis. Ce qu'il a reconnu a toujours été vérifié par la justice. Prenons ces aveux comme ils sont, mais travaillons parce qu'on doit savoir ce qu'est devenue Estelle. Et puis je le dis pour d'autres victimes de Michel Fourniret. Les investigations sur ce tueur en série ont été trop longtemps arrêtées en France. La justice n'a pas pris les moyens. Il y a d'autres familles de victimes qui attendent de savoir ce qui s'est passé et le travail qui est enfin mené par le juge d'instruction à Paris et par la section de recherches de la gendarmerie devrait nous permettre de savoir quel est véritablement le parcours criminel de Michel Fourniret. Il manque encore beaucoup de pièces au puzzle.
Confirmez-vous que Michel Fourniret souffre d'un début de la maladie d'Azhemeir ?
Il a un début de problèmes de mémoire. Dans le même temps, les experts disent tous qu'il est parfaitement, aujourd'hui, encore conscient et capable de donner des éléments. C'est un peu une course contre la montre. Il faut que nous puissions, au travers des investigations, savoir ce qu'a commis Michel Fourniret.
Quelles sont les prochaines étapes judiciaires ?
Compte tenu d'éléments qui nous permettent de dire que Michel Fourniret a repéré Estelle, en tout cas, c'est ce qui semble ressortir des déclarations de Monique Olivier, il devrait être mis en examen pour assassinat. Et puis surtout, ce que nous pensons, c'est qu'il faut le confronter, il faut l'interroger et vérifier les indices qui ont été recueillis par les services d'enquête pour savoir ce qui est arrivé à Estelle ce jour-là. Éventuellement, et c'est ce que nous espérons, pouvoir retrouver son corps pour permettre à la famille de lui donner des obsèques décentes.
Des fouilles peuvent-elles être lancées rapidement ?
Elles peuvent être lancées rapidement. Nous avons déjà demandé au juge une série de fouilles dans des endroits bien connus de Michel Fourniret. Ces fouilles doivent avoir lieu et nous espérons qu'elles auront lieu dans les semaines qui viennent. En tout cas, c'est ce que le juge nous avait indiqué comme perspective pour retrouver le corps d'Estelle et peut-être d'autres victimes de Michel Fourniret.
À votre connaissance, Michel Fourniret a-t-il donné d'autres précisions au-delà de ses aveux ?
Ce que nous savons pour le moment, c'est qu'il a avoué à deux reprises. Il a reconnu qu'il était l'auteur du meurtre d'Estelle Mouzin. Ce n'est pas un scoop. On avait déjà beaucoup d'éléments qui le mettaient en cause. Maintenant, on ne peut pas être les otages des déclarations de Michel Fourniret. C'est le travail judiciaire qui va permettre d'établir ce qui s'est passé et c'est ce que nous demandons. Que ce travail se poursuive, qu'on ne s'en tienne pas à ces aveux.
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