Procès de Joël Le Scouarnec, "le chirurgien de Jonzac" accusé de viols et d'agressions sexuelles sur mineures : la cour décide d'un huis clos total
Ce médecin de 69 ans comparaît, à partir de vendredi, devant les assises de la Charente-Maritime, à Saintes, dans un premier dossier de viols ou d'agressions sexuelles concernant la fille de ses voisins de Jonzac, âgée de 6 ans en 2017.
Ce qu'il faut savoir
Alors que le chirurgien Joël Le Scouarnec comparaît devant la cour d'assises de Charente-Maritime, à Saintes, vendredi 13 mars, la cour a décidé d'un huis clos total. Cet homme de 69 ans est accusé de pédophilie sur des centaines d'enfants, la plupart du temps dans le cadre de l'exercice de ses fonctions. Mais pour ce premier procès, qui doit durer trois jours, il sera jugé pour des viols ou des agressions sexuelles sur quatre mineures. Une autre enquête se poursuit par ailleurs.
• Une petite voisine donne l'alerte à Jonzac. En 2017, Lucie*, une fillette de 6 ans, se confie à ses parents : son voisin s'est montré "tout nu" dans le jardin mitoyen et lui a imposé une pénétration digitale à travers le grillage qui sépare les deux maisons, situées à Jonzac. Une plainte est déposée et la machine judiciaire est lancée. Les enquêteurs perquisitionnent le domicile de Joël Le Scouarnec. Ils trouvent un journal intime et deux listes qui recensent les noms de près de 250 mineurs, autant de victimes potentielles. A Saintes, il sera aussi jugé pour des faits concernant une patiente qui n'avait que 4 ans en 1993.
• Deux nièces parmi les victimes déclarées. Le chirurgien, en détention provisoire depuis trois ans, comparaît également pour des agressions sexuelles sur deux nièces, aujourd'hui trentenaires, commises chez lui à Loches (Indre-et-Loire) entre 1989 et 1999. Jusqu'en 2017, l'affaire était restée secrète au sein de la famille. Selon Joël Le Scouarnec, sa femme "savait" dès 1996, ce qu'elle conteste.
• Les parents de la fillette veulent "briser le silence". Opposés à un procès à huis clos, qui protégerait Joël Le Scouarnec "une fois de plus", le père et la mère de Lucie* réclament des débats publics. "On doit lever ce voile-là et faire comprendre au public le fonctionnement d'un prédateur sexuel", appuie Francesca Satta, leur avocate. Au contraire, les deux nièces du chirurgien et l'ancienne patiente réclament un huis clos pour préserver leur intimité. Il est probable qu'elles obtiennent gain de cause, car elles étaient mineures au moment des faits.
* Le prénom a été changé