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Affaire Stern : argent, sexe et sang pour un procès très médiatique

Le procès de la meurtrière présumée d’Edouard Stern s’ouvre aujourd’hui à Genève (Suisse). Ce "prince" français de la finance avait été abattu, vêtu d’une combinaison sado-maso, de quatre balles tirées à bout portant. Sa jeune maîtresse avait rapidement avoué…
Article rédigé par franceinfo
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Du sang, de l’argent, du sexe et un parfum de scandale : tous les ingrédients sont réunis pour que la presse et le public se passionnent pour ce procès qui s’ouvre aujourd’hui devant la cour d’assises de Genève.

Le 28 février 2005, le corps du banquier français Edouard Stern, la cinquantaine, est retrouvé baignant dans son sang, dans son luxueux appartement des bords du Lac Léman. La victime, ligotée et vêtue d’une combinaison de latex sado-maso, a été abattue de quatre balles tirées à bout portant, dont deux dans la tête. Nul doute que le meurtre a été commis au cours d’une relation sexuelle très particulière.

Quinze jours plus tard, la jeune maîtresse de quinquagénaire, Cécile Brossard, est confondue. Elle disposait de la seule clé manquante de l’appartement de l’as de la finance. Sur ses indications, trois armes de poing qui appartenaient à la victime, sont retrouvées dans le Lac Léman, à Montreux.

Crime crapuleux ou passionnel ?

Deux thèses vont s’affronter au cours du procès.
_ Pour l’avocat de la famille Stern, il s’agit d’un crime crapuleux, bien que la justice helvétique n’ait pas retenu la préméditation. Quelques jours avant le meurtre, Edouard Stern avait versé un million de dollars sur un compte suisse de sa maîtresse. Avant de se raviser et de faire bloquer la somme, en vue de la récupérer. La "cocotte, rusée et manipulatrice (…) à la sexualité déviante" , selon Me Marc Bonnant, en aurait donc voulu avant tout à l’argent de son riche amant.

Pour la défense, Cécile Brossard est avant tout une victime, éperdument amoureuse du riche banquier prêt à tout pour assouvir ses fantasmes. Et elle entend bien démontrer que la jeune femme a été poussée à bout par quatre ans d’une liaison destructrice avec un manipulateur sans scrupules, doublé d’un prédateur sexuel. "Un million de dollars, c’est cher payé pour une pute…", aurait même lancé Edouard Stern peu avant d’être tué, selon des déclarations de sa meurtrière présumée.

Des dizaines de témoins, dont de nombreuses personnalités françaises de la politique ou de la finance, vont défiler à la barre des témoins durant ces dix jours de procès. Des pages entières du Bottin mondain. L’accusée, dépressive et suicidaire – elle s’est ouvert les veines avec une lame de rasoir durant sa détention – risque au maximum dix ans de réclusion.

Gilles Halais, avec agences

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