Affaire du Carlton : DSK nie toute violence sur des femmes et dénonce un "lynchage"
Selon "Libération", les trois juges chargés de l'enquête ont demandé le 28 mars au parquet de Lille un réquisitoire supplétif pour viol en réunion, qui vise notamment Dominique Strauss-Kahn.
L'affaire du Carlton de Lille continue de rebondir, deux jours avant le second tour de l'élection présidentielle. Après la saisie du parquet de Lille pour des faits présumés de viol en réunion en marge de l'affaire du Carlton vendredi 4 mai, Dominique Strauss-Kahn conteste avoir exercé la moindre violence sur des femmes, indiquent ses avocats.
Pour les avocats de DSK, la révélation de cette information par Libération "intervient opportunément à la veille du second tour des élections présidentielles alors que l'ordonnance des magistrats date du 28 mars, soit il y a cinq semaines". "Les informations déformées, l'instrumentalisation et la volonté de lynchage ne peuvent se substituer indéfiniment à la réalité", regrettent-ils. Par ailleurs, ils assurent que dans cette affaire, "les déclarations faites par les jeunes femmes sont contradictoires".
Les quatre principaux mis en examen seraient visés
D’après Libération (article abonnés), les trois juges d’instruction chargés de l'enquête, ouverte depuis début 2011, ont demandé le 28 mars au parquet de Lille un réquisitoire supplétif pour "viol en réunion". Selon des sources proches du dossier citées par le quotidien, le parquet ne devrait se prononcer que la semaine du 7 mai, "afin de ne pas perturber le scrutin présidentiel".
Quatre protagonistes de l'affaire seraient visés : l’ex-directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, mis en examen le 26 mars pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" ; Jean-Christophe Lagarde, commissaire, ancien chef de la sûreté à Lille, mis en examen et suspendu depuis l’automne ; David Roquet, ancien directeur d’une filiale d’Eiffage lui aussi mis examen, tout comme Fabrice Paszkowski, un entrepreneur qui aurait échangé des SMS avec DSK pour l'organisation des "parties fines".
DSK "m'a fait mal"
"Cette requête des magistrats lillois s’appuie sur les dépositions de deux escort girls et concerne des faits s’étant déroulés à Washington entre le 15 et le 18 décembre 2010", précise Libération. "A cette date, les 'amis' nordistes de DSK lui rendent visite pour un séjour de trois jours dans la capitale des Etats-Unis. Ils sont accompagnés par deux prostituées belges, Marie-Anne S., alors âgée de 25 ans, et Aurélie D., 26 ans", ajoute le quotidien.
Libération publie ensuite la déposition des deux femmes. Marie-Anne S. affirme notamment que DSK aurait "utilisé la force" avec elle, c’est-à-dire qu’il lui "tenait les mains", lui "tirait les cheveux" et lui "a fait mal". "Je pèse 50 kilos, lui est plus lourd", a-t-elle dit. Aurélie D., entendue par les policiers français le 14 novembre 2011, puis par leurs collègues belges le 6 décembre, a déclaré de son côté : "Je me souviens bien. Je voyais à sa tête que ça ne lui plaisait pas. J’ai dit à DSK d’arrêter (…). Je ne l’ai pas entendue dire non (…). Il est vrai que DSK aimait bien s’attaquer aux petites nouvelles. Il fallait lui dire un non très ferme et pas un non plaintif qui avait plutôt tendance à l’exciter." Devant les juges d’instruction, le 26 mars, DSK avait affirmé qu'il n’y avait eu "aucun rapport brutal" dans ces relations liées à l'affaire dite du Carlton de Lille.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.