Trois questions sur la possible reddition de Julian Asssange
Le cofondateur de WikiLeaks, qui vit reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres depuis 2012, a assuré jeudi qu'il était prêt à se rendre si un groupe de travail des Nations unis estimait qu'il n'est pas détenu "arbitrairement" par la Grande-Bretagne.
C'est son dernier recours. Julian Assange, qui vit reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres pour échapper à une arrestation et à une extradition vers la Suède, où il est soupçonné de viol, a demandé que son cas soit examiné par la Groupe de travail de détention arbitraire des Nations unies (GTDA).
Si le GTDA lui donne tord, le cofondateur de WikiLeaks a affirmé qu'il se rendra aux autorités britanniques, vendredi 5 février. D'après la BBC (en anglais), un avis favorable aurait été rendu par l'ONU. De quoi changer la donne dans cette histoire ? Francetv info tente de démêler la situation en trois questions.
Quelle est la situation de Julian Assange actuellement ?
Depuis juin 2012, le cofondateur de WikiLeaks vit reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres. Il est soupçonné de viol et d'agression sexuelle par la justice suédoise, qui désire l'entendre en tant que témoin. La Grande-Bretagne a annoncé qu'elle l'arrêtera s'il sort de l'ambassade d'Equateur, qui lui a offert l'asile politique.
Julian Assange nie les faits et "accuse par ailleurs la justice suédoise d’agir pour le compte des Etats-Unis, et d’avoir monté de toutes pièces un dossier qui aboutirait à son extradition vers les Etats-Unis", explique Le Monde. Car le cofondateur de WikiLeaks fait l'objet, outre-Atlantique, de diverses poursuites judiciaires dans l'affaire des fuites de milliers de rapports militaires classés "secret défense" portant notamment sur l'action, et les bavures, de l'armée américaine en Afghanistan.
Pourquoi un groupe de l'ONU examine son cas ?
Après de nombreux recours, Julian Assange a demandé l'avis du GTDA, chargé d'étudier "les cas de personnes estimant avoir fait l’objet d’une privation de liberté excessive et qui ne disposent pas de voies de recours appropriées", comme l'explique Le Monde. Le cofondateur de WikiLeaks a annoncé, jeudi 4 février, que "si l'ONU annonce que j'ai perdu mon affaire contre la Grande-Bretagne et la Suède, je sortirai de l'ambassade vendredi midi pour être arrêté par la police britannique".
Assange: I will accept arrest by British police on Friday if UN rules against me. More info: https://t.co/Mb6gXlz7QS pic.twitter.com/mffVsqKj5w
— WikiLeaks (@wikileaks) 4 Février 2016
Si, au contraire, l'ONU lui donne raison, Julian Assange espère récupérer son passeport et quitter l'ambassade en homme libre.
Un avis favorable changerait-il la donne ?
La BBC (en anglais) révèle pourtant, jeudi 4 février, que l'ONU aurait rendu un avis favorable à Julian Assange, le déclarant détenu "arbitrairement". Pas de quoi impressionner le gouvernement britannique, qui a déjà déclaré que cette décision ne changerait rien légalement et qu'il serait toujours obligé de l'extrader vers la Suède, qui a lancé un mandat d'arrêt européen contre le cofondateur de WikiLeaks.
En effet, les pouvoirs du GTDA sont assez faibles. Le groupe ne peut que demander la libération d'une personne. "Symboliquement, en revanche, ces décisions ont un poids important. La plupart des décisions défavorables à des Etats ces dernières années ont visé des gouvernements autoritaires, mais le GTDA a aussi tranché en défaveur des Etats-Unis, par exemple", explique Le Monde. Une victoire plus politique donc.
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