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La sœur de Mohamed Merah visée par une enquête pour "apologie du terrorisme"

Dans un reportage diffusé dimanche, Souad Merah crie être "fière" des assassinats commis par son frère au mois de mars.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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AFFAIRE MERAH – La justice a ouvert une enquête à l'encontre de Souad Merah, la sœur de Mohamed Merah, le tueur au scooter, pour "apologie du terrorisme", a indiqué lundi 12 novembre une source judiciaire à l'AFP. Dans un reportage en caméra cachée diffusé dimanche sur M6, Souad Merah, entièrement voilée, crie être "fière" de son frère Mohamed, "qui a combattu jusqu'au bout" et "sauté le pas"

Confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, de la police judiciaire parisienne, cette enquête a pour but de "vérifier les conditions dans lesquelles ont été tenus les propos susceptibles de constituer le délit d'apologie du terrorisme", a précisé la source judiciaire à l'AFP. 

Que dit exactement Souad Merah ?

Le reportage diffusé sur M6 avait pour objectif de suivre le frère aîné de Souad, Abdelghani Merah, l'auteur de Merah, mon frère ce terroriste. Ce livre, co-écrit avec le journaliste Mohamed Sifaoui à paraître mercredi 14 novembre, dresse un portrait terrible de sa famille. 

Dans le reportage, la jeune femme, fichée comme membre de la mouvance salafiste par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), discute à deux reprises avec Abdelghani. Filmée à son insu, elle dit soupçonner qu'on l'enregistre. 

"Je suis fière de mon frère, il a combattu jusqu'au bout. (...) Je pense du bien de Ben Laden, je l'ai dit aux flics, je peux te le dire à toi." Elle ne cache pas ses sentiments antisémites et conclut : "Les salafistes, ils agissent." "Moi et (Abdel)Kader [un autre frère de Mohamed Merah], on soutient les salafistes. Mohamed a sauté le pas. Je suis fière, fière, fière", crie-t-elle.

"Apologie du terrorisme et de l'antisémitisme", selon Valls

Dans un communiqué mis en ligne lundi soir sur le site du ministère de l'Intérieur, Manuel Valls condamne "avec la plus grande fermeté" les propos de la jeune femme. "Bien que tenues dans le cadre d'une conversation privée, ces paroles ne peuvent qu'être perçues comme une apologie du terrorisme et de l'antisémitisme et une provocation à la haine religieuse et raciale", indique le ministre. Selon lui, "elles expriment et propagent une idéologie primaire et violente, caractéristique d'une dérive de nature sectaire, contraire aux valeurs fondamentales de la République".

Le ministre de l'Intérieur affirme également que "tous les moyens légaux, administratifs ou judiciaires seront mis en œuvre pour que les auteurs de telles déviances répondent de leurs actes""Ces propos sont une insulte à la mémoire des victimes de Mohamed Merah, ainsi qu'à leurs familles", poursuit le communiqué.

Les familles des victimes demandent aussi des poursuites

Un peu plus tôt dans la journée de lundi, plusieurs familles de victimes de Mohamed Merah ont demandé que des poursuites soient engagées pour "témoignage mensonger" à l'encontre de Souad Merah. Ils ont exprimé cette volonté, relayée par leurs avocats, également à la suite de la diffusion du reportage de M6. Dans ce document, elle reconnaît avoir dit aux enquêteurs que son frère se rendait en Algérie alors qu'elle savait qu'il partait vers d'autres destinations.

En 2010 et 2011, Mohamed Merah s'était notamment rendu en Afghanistan, où il avait été interrogé par la police afghane puis l'armée américaine. A l'été 2011, il avait passé plusieurs semaines au Pakistan. Dans le reportage diffusé sur M6, Souad Merah précise même avoir payé des billets d'avion à son frère.

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