Armes fabriquées avec des imprimantes 3D : "C'est du pain bénit pour les trafiquants", s'inquiète un syndicaliste policier
"C'est arrivé en France très récemment et pour l'instant ça reste encore marginal, même si évidemment il faut faire très attention parce que ça demande une vigilance accrue car ça devient de plus en plus problématique en France", s'alarme lundi 5 février sur franceinfo Eric Henry du bureau national du syndicat Alliance police Paris, après le démantèlement d'un vaste réseau de fabrication d'armes 3D en France.
Quatorze personnes soupçonnées d'appartenir à un vaste réseau qui fabriquait et revendait des armes créées à partir d'imprimantes 3D, mais aussi des acheteurs, ont été interpellées fin janvier en France et en Belgique, a annoncé lundi le parquet de Marseille. Ces armes étaient notamment vendues en ligne. "Il s'agit d'une première en France" qui "ne manque pas de nous inquiéter", a déclaré Nicolas Bessone à l'occasion d'une conférence de presse lors de laquelle trois de ces armes saisies fin janvier ont été présentées.
"Ce sont des armes facilement accessible au grand public, il n'y a pas de numéro de série et c'est quasiment intraçable. C'est facilement réalisable et ce sont des armes mortelles."
Eric Henry, syndicat Allianceà franceinfo
"C'est du pain bénit pour les trafiquants, ajoute Eric Henry, du syndicat Alliance. La plus connue est celle qu'on appelle FGC, un pistolet mitrailleur de 9 mm qui a un pouvoir létal important. Il ne faut pas que ce phénomène prenne trop d'ampleur et les enquêteurs lors des perquisitions font attention et essaient de trouver ce qui pourrait ressembler à des armes 3D pour les saisir pour ne pas que ça devienne quelque chose de courant".
Afin d'échapper aux contrôles, les pièces fabriquées à l'aide d'une imprimante 3D étaient envoyées une par une à l'acheteur. Ces armes, "de bonne voire très bonne" qualité, sont "proches à 95% du modèle d'origine", a précisé le colonel Hervé Pétry, chef de l'unité nationale cyber. Elles pouvaient ensuite être revendues entre 1 000 et 1 500 euros, "soit moins cher qu'une kalachnikov", selon le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone.
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